Vendredi 28 juin 2024.
Cette seconde journée débute sous un soleil magnifique, mais par un concert assez dramatique des pourtant très bons ICE (pour Imperial Crystalline Entombment), sans doute le meilleur clone d’Immortal en activité, ici desservi par un son calamiteux. On est pourtant idéalement positionné dans la Temple, mais c’est bien simple, difficile de distinguer quoi que ce soit d’autre que la batteur qui, évidemment, blaste en permanence, ce qui rend vite la chose pénible.
On abandonne donc très vite les cinq pitres tout de blanc vêtus pour se déporter de quelques dizaines de mètres à gauche et attendre bien gentiment, dans l’Altar, le concert des imbéciles heureux de The Acacia Strain. On ne les avait jamais vus, et on ne peut désormais que vous conseiller de courir les voir dès que vous en aurez l’occasion. Sans grand intérêt sur disque (bien que le solide diptyque Step Into The Light/Failure Will Follow, sorti en 2023, relève le niveau de leur dispensable discographie), la recette bovine des bostoniens fonctionne incroyablement bien en scène : les moshparts s’empilent les unes sur les autres, formant autant de coups de boutoirs abrutissants qui ont le grand mérite de parfaitement nous mettre en jambes, puisqu’on peut enfin se livrer à nos premiers circle-pits du séjour. Le son est excellent, Vincent Bennett est aussi volubile et bienveillant entre les morceaux qu’il est impitoyable durant ceux-ci, et la grosse demi-heure de concert nous donne l’impression de filer en quelques instants, ce qui est toujours bon signe. Tout cela ne nous donnera pas nécessairement l’envie de nous replonger dans leur riche mais éreintante discographie, par contre, force est de reconnaître qu’on passe un excellent moment, et que The Acacia Strain est la définition même du « groupe de scène ». On les reverra avec plaisir si l’occasion se présente.
Bien plus tard, alors qu’une magnifique journée estivale se termine sur Clisson et qu’une douce ambiance vespérale s’installe sur le site du Hellfest (à peine dérangée par quelques concerts un peu bruyants et quelques milliers de cris joviaux de festivaliers à peine éméchés), il nous échoit de nous rendre sous la Temple pour assister au retour en terres clissonaises du grand Satyricon, qui n’était pas venu depuis 2018. On se souvient d’ailleurs très bien de leur concert d’il y a six ans : il était excellent. Mais ce cru 2024 nous semble encore meilleur à tous points de vue : un line-up encore plus charismatique qu’à l’accoutumée, puisqu’aux habituels accompagnateurs de notre duo favori de princesses impériales du black metal s’ajoute, uniquement sur cette tournée a priori, rien de moins que Franck Bello d’Anthrax à la basse : luxueux. Luxueux, le son l’est aussi, et il est même tout bonnement exceptionnel, ce qui est tout de même assez rare pour être signalé à la Temple. Luxueuse encore, la setlist, blindée de tubes du sol au plafond, et tous exécutés à la perfection. On le rappelle, après des débuts somme toute classiques au début des années 90, Satyricon s’est transformé, au tournant des années 2000 et avec force controverses, en véritable machine à tubes black metal « grand public », notamment sur les plus accessibles Volcano, Age Of Nero, et plus encore Now, Diabolical. C’est donc sans surprise que cette période est souvent surreprésentée dans leurs set-lists, ce qui n’est pas pour nous déplaire tant « K.I.N.G » (qui clôture leur set ce soir), « Now, Diabolical », « Repined Bastard Nation », « Black Crow On A Tombstone » ou encore « Fuel For Hatred » sont d’imparables claques. Le reste de la set-list du jour, sans grande surprise, fait appel au dernier disque en date des norvégiens, Deep Calleth Upon Deep (avec le morceau-titre et l’hypnotique « To Your Brethren In The Dark »), et la caution old school du jour est assurée par deux titres issus de Nemesis Divina : « Forhkset », et bien évidemment l’inévitable « Mother North », interprétée avec bien plus de puissance de feu que sur disque, ce qui nous enjaille tout particulièrement. Pour le reste, Frost a toujours l’air aussi complètement largué et possédé, Satyr en fait toujours autant des caisses, mais tout aussi singuliers et maniérés qu’ils soient, force est de reconnaître que les deux légendes vieillissent fort bien. Au final, l’heure écoulée nous semble durer cinq minutes, et on en ressort avec l’impression, non démentie depuis, qu’on vient d’assister à l’un de nos grands moments de cette édition (Romain Lefèvre).
Marée haute de spectateurs sous le chapiteau Temple malgré l’heure matinale (11 h), pour accueillir les Parisiens de Houle et leur black metal aux accents maritimes. Comme si le Moby Dick d’Hermann Melville en accompagnait la narration, on se laisse d’ailleurs bien prendre dans les filets de l’imagerie navale du combo, aussi tranchante qu’une corne de narval et qui met en scène la plupart des morceaux tirés de l’EP éponyme et du récent Ciel cendre Et Misère Noire. Harpon en main, la chanteuse Adsagsona mène particulièrement bien sa barque au milieu des éléments courroucés.
Du côté d’Emperor, le retour aux sources black metal symphonique est désormais bien acté et ce concert en donne un aperçu immédiat dès que résonnent les premières notes angoissantes de l’intro d’« Into The Infinity Of Thoughts », tiré du classique In The Nightside Eclipse. Les meilleurs morceaux de cet album et de son successeur, Anthems To The Welkin At Dusk, s’enfilent comme des perles, le temps d’un show où l’on est content de découvrir aux claviers rien moins que Jørgen Munkeby de Shining (!) pour accompagner les vieilles étoiles toujours filantes d’Ihsahn, Samoth et Trym Torson, impeccable derrière les futs. Les variations folk d’Ihsahn transcendent avec tact les parties les plus progressives du concert (les claviers toujours) et contribuent à révéler la qualité intrinsèque de pistes comme « Ye Entrancemperium ». Mais on prend aussi dans les gencives une excellente version bien crue de l’irréel « I Am The Black Wizards » et de son éternel riff Morbid Angel-ien en dégradé, extirpée du Emperor première époque. Nostalgie, quand tu nous tiens.
Après Perturbator, Sierra ou Carpenter Brut, voir The Prodigy à l’affiche du Hellfest marque sans doute un pas supplémentaire du festival vers de nouvelles pistes de programmation plus électronique. Pour autant, et fidèle à la réputation qui suit le groupe anglais depuis la sortie de Music For The Jilted Generation en 1994, The Prodigy reste un groupe éminemment rock dans son fonctionnement (derrière le duo composé du compositeur/man-machine Liam Howlett et du vocaliste/MC Maxim reality) et plus encore dans son rendu musical, toujours autant imbibé de breakbeat/UK hardcore que d’esprit indéniablement punk. En l’occurrence, et sans que cela soit forcément la conséquence directe de leur seul passage au Hellfest, Prodigy donne clairement l’impression d’avoir durci son jeu scénique, en offrant plus de place à la guitare électrique, très en avant, mais aussi à un enrobage sonore/audiovisuel/lumières plutôt chaotique et oppressant. Une combinaison à la fois puissante et malaisante, densifiée encore davantage par les basses, qui tire rapidement le concert sur le versant le plus glauque et sombre de la musique de Prodigy. Depuis la disparition du regretté chanteur/danseur Keith Flint, le côté flashy et dance-first du groupe s’était déjà un peu étiolé, mais les versions proposées de « Voodoo People », « No Good (Start the dance)/Poison » ou de « Smack My Bitch Up » titillent leur côté le plus noir tout en restant furieusement groovy. C’est donc presque dans une ambiance de rave spectrale que se termine le set sur un « We Live Forever » ultra-saccadé, suivi d’un « Out Of Space » au profil rassembleur totalement trituré et trafiqué. (Laurent Catala)
Speed est le meilleur groupe de hardcore live du moment. Ce n’est pas une hypothèse, c’est un fait. Sur disque, il y a peut-être débat, mais sur scène c’est indéniable. Ils sont même tellement à fond que l’un des guitaristes et le bassiste vérifient la distance sur les côtés de la scène et testent leur pas de two-step pendant la balance. Aussi énervé dès qu’il envoie leur hardcore metal racaille que souriant entre chaque morceau, le gang de Sydney fait le show et pas qu’un peu. Échanges d’instruments, démonstration de violent dancing, poses muscles & grimaces, corne de brume… tout y passe et on s’éclate. Et, nouveau passage obligé pour les Australiens, le chanteur Jem Siow sort la flûte sur « The First Test » pour le breakdown le plus what the fuck et jouissif de l’année. Au moment de saluer le public, sûrement le plus imposant devant lequel ils ont joué de toute leur jeune carrière, on sent l’émotion et les larmes monter chez ces fausses brutes sympas. L’un des tout meilleurs concerts de ce Hellfest 2024 et sûrement une révélation pour les milliers de spectateurs présents.
Harm’s Way était déjà assez costaud en 2016 pour ravager la Warzone au petit matin. Mais, depuis, ils ont franchi un cap avec deux albums surpuissants et se retrouvent bien plus haut sur l’affiche pour lancer leur char d’assaut hardcore metal indus qui nous roule littéralement dessus. Avec un son aussi massif que la musculature surréaliste de son chanteur aux pas de danse improbables (à la fin, il fait même ceux du fameux meme qui a fait exploser leur popularité !) et une setlist en béton armé (« Terrorizer », « Call my Name », « Temptation »…)… c’est un home run pour les Chicagoans. Petits malins, ils ont aussi l’excellente idée de jouer pour l’occasion une reprise surprise de Sepultura, « Propaganda », histoire de se mettre dans la poche tous les metalheads égarés à la Warzone en cette fin d’après-midi. C’est peut-être tricher un peu, mais l’astuce, déjà éprouvée par Morning Again sur cette même scène en 2019, fonctionne toujours aussi bien.
Voilà désormais plus d’un an que Biohazard tourne intensément avec son line-up classique (Evan Seinfeld, à la basse et au chant, est donc de retour après avoir mis fin à sa reconversion dans le porno et à son bref et malaisant détour par le hip-hop). Si les concerts donnés l’année dernière étaient déjà d’un excellent niveau, ils ont depuis retrouvé le cardio de leur jeunesse, ce qui s’avère un énorme plus. Au programme, toujours les mêmes titres avec beaucoup d’Urban Discipline et un peu de State Of The World Address, mais sur moins d’une heure il ne faut pas s’attendre à autre chose que leurs greatest urban hits (et il en manque puisqu’ils n’ont pas joué « What Makes Us Tick », ce qui n’est pas cool du tout). Athlétiquement comme musicalement, les quinquagénaires sont en grande forme et la performance est un sans-faute de la première à la dernière seconde, même lorsque Billy Graziadei vient jouer sans une seule fausse note au milieu du public. De son côté, Bobby Hambel fait la toupie comme si on avait effectué un voyage en DeLorean jusqu’en 1995. Et puisqu’Evan Seinfeld évite de trop causer entre les morceaux, on tient là la meilleure prestation de Biohazard de l’histoire du Hellfest.
Body Count en tête d’affiche de la Warzone ce vendredi, ce n’était pas forcément très motivant puisqu’on ne garde pas un très bon souvenir de leur dernière prestation en date à Clisson en 2018, assez affligeante de nullité. Contre toute attente, cette fois, ça le fait, parce que même quand c’est nul, c’est drôle. Comme tout au long de cette journée sur la Warzone, le son est excellent, Ernie C joue mieux que d’habitude et le spectacle est au rendez-à défaut de voler bien haut. Omniprésent, le fils d’Ice T assure les chœurs et se donne à fond en mimant et surjouant chaque morceau façon cours Florent du ghetto. Et pendant qu’on s’attend à tout moment à ce qu’il fasse la fleur ou je ne sais quelle bouffonnerie, son paternel Thé Glacé nous fait hurler de rire dans son rôle du vieux grincheux qui raconte absolument n’importe quoi avec tout le sérieux d’une crise cardiaque. On retiendra : un grand discours misogyne sans queue ni tête ne provoquant qu’un silence gêné au sein du public massé devant la scène, sa manie de se tripoter les balloches pendant la moitié du set, son enchaînement de titres qui en disent plus long sur ses soirées Netflix que sur son point de vue sur la société (comme les nouveaux titres « Psychopath », visiblement inspiré par les tueurs en série des real crime series ou « The Purge » parce que son film préféré au pépère, bah c’est The Purge…) ou encore sa gamine de six ans qui vient chanter « Talk Shit, Get Shot » sans trop comprendre ce qu’elle fout là (et nous non plus.)…. Mais à côté de tout ce cirque, ça joue fort et bien, et la foule réagit au quart de tour sur « Copkiller », « Born Dead » ou « No Lives Matter ». On rigole, on s’amuse, on transpire, et ce bon vieux Ice-T, on finit par le voir comme un vieux tonton embarrassant qu’on supporte à petites doses mais qui nous fait quand même bien marrer. (Bhaine)
Très perturbant ce concert de « Fear Factory 2.0 »… Enfin, l’usine à peur ou plutôt son clone officiel ? Très dystopien comme concept, ce qui ne doit d’ailleurs pas déplaire à leur guitariste toujours aussi peu adepte des galettes de riz sans gluten, Dino Cazares, accompagné ici d’un batteur interchangeable, du bassiste Tony Campos (Static-X, ex-Ministry) et d’un Burton C. Bell junior au micro, qui a poussé le vice jusqu’à adopter une teinte de cheveux rouge so 90s digne de son prédécesseur/modèle, mais qui, lui, au moins, réussi à chanter juste. En fait, si Cazares avait les moyens de Kiss, il aurait sûrement lui aussi financé des avatars pour donner des spectacles à sa place. Mais en attendant, il se paye donc des mannequins animés pour (re)jouer une sorte de pièce de théâtre où tout le monde, public compris, prétend être de nouveau en 1995. De fait, pas moins de quatre titres de Demanufacture sorti cette année-là sont, comme par hasard, joués, dont l’inévitable « Replica ». Et au bout d’une heure d’une prestation jouant autant sur l’énergie que sur la nostalgie et l‘illusion, le groupe sort de scène avec la B.O. de Terminator en fond sonore.
La récente ressortie en vinyle, pour marquer son vingtième anniversaire, de leur double album live Go For It… Live ! nous l’a rappelé, pour le meilleur et pour le pire : depuis le début du XXIème siècle, partout où ils passent les Californiens burinés de Fu Manchu nous resservent quasiment le même concert. Avec sa collection de classiques (« Hell On Wheels », « California Crossing », « Squash That Fly ») et son éternel finish sur un « Saturn III » plus spatial que jamais, au milieu duquel les trois extraits de leur tout dernier album Return To Tomorrow se fondent dans le décor sans problème. En fait, aujourd’hui, la réussite d’une prestation de Fu Manchu ne se mesure plus à la quantité de sueur collant les cheveux désormais filandreux du chanteur Scott Hill, mais bien au nombre d’hectolitres de fuzz que le guitariste soliste Bob Balch a décidé de se verser dessus. Et disons que pour leur troisième passage à Clisson depuis 2016, Monsieur a ouvert les vannes en grand. Très grand même. On pourrait même parler d’une douche de fuzz (option chutes du Niagara on) et donc d’un concert très réussi, même si scripté de bout en bout, de la part de ces surfers quinquagénaires éternellement en route pour la plage, les pieds sur le tableau de bord et une bière à la main.
Niveau communication et présence scénique, on repassera du côté d’Acid King, sûrement plus habitué à se planquer derrière une tonne de fumée dans un petit club mal éclairé et laisser parler les amplis Orange. Mention spéciale à leur dernier bassiste en date, Bryce F. Shelton, à la fine moustache droit sortie d’un film porno des 70s, et aussi statique et expressif qu’un bloc de parpaing. Heureusement, Lori S. est une badass motherfuckeuse qui sort des riffs de badass motherfucker avec un son (ampli Orange de rigueur) de bad ass motherfucker. Ici, les morceaux plutôt austère en studio du dernier album Beyond Vision prennent pour le coup une toute autre dimension, tout en demeurant assez cinématographiques. Surtout qu’ils sont désormais propulsés par la batterie d’un dénommé Jason Willer, déjà repéré du côté du groupe de Jello Biafra, et dont le jeu tellurique mai très expressif, confère à l’ensemble un groove aussi pachydermique qu’incroyablement puissant. Un peu de retard à l’allumage donc, mais une fois la fusée en orbite, Acid King carbure sévère, à condition de fermer les yeux et de dodeliner de la tête en rythme. (Z)
En ce début d’après-midi c’est sous un soleil de plomb que l’on se rend d’un pas enjoué à la Valley assister à la prestation du power-trio italien Black Rainbows. Le trio est, à force d’opiniâtreté, devenue au fil du temps une valeur sûre de la scène stoner internationale, passant du statut de second couteau à celui de locomotive du genre au point de faire aujourd’hui jeu égal avec des groupes de la stature de Nebula ou Fu Manchu. La performance à laquelle nous assistons ne vient nullement nous faire mentir sur ce point tant le guitariste-chanteur Gabriele Fiori et ses deux acolytes envoient un stoner puissant et très addictif. Black Rainbows axe sa setlist sur ses titres les plus directs et frontaux mettant de côté ceux plus psychédéliques, avec au passage une reprise du MC5 s’intégrant harmonieusement à la set-list. Le public ne manque pas de montrer son enthousiasme face à un show rodé où la guitare fuzz est reine. Le groupe bénéficie qui plus est d’un son vraiment excellent, bien équilibré et mettant en valeur les qualités d’instrumentistes de chacun. Ultra maîtrisée et percutante, la performance est si emballante que l’on aura volontiers vu Black Rainbows positionné plus haut sur l’affiche. Veni, vidi, vici !
C’est face à une Warzone pleine comme un œuf et bien compacte que Stinky monte sur scène avec l’envie d’en découdre à presque 17 heures. La formation nantaise emmenée par son chanteur Clair avait, il y a cinq ans sur cette même scène, proprement retourné le public et marqué bien des points avec son hardcore speed et mélodique, lointain cousin d’un Comeback Kid. En toute logique, il est attendu de pied ferme par une bonne partie des gens présents aujourd’hui qui l’accueillent chaleureusement. Sans surprise mais avec un taux de satisfaction extrêmement élevé, la performance offerte se montre très convaincante, le quintette faisant preuve d’une générosité et d’une implication qui fait autant plaisir à voir qu’à entendre. Très dynamique, bondissant et occupant la scène de part et d’autre, le quintette assure et nous régale en piochant dans sa discographie avec notamment les tueries figurant sur son troisième excellent album Of Lost Things. On est cependant plus réservé quant à la qualité des nouveaux morceaux annonçant un prochain LP à venir sous peu, lesquels s’approchent dangereusement du hardcore mélodique/metalcore à la Stick To Your Guns avec un chant clair peu à notre goût. Mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de contentement et l’attitude ultra positive du groupe, son message sans ambiguïté (rejet total de la transphobie avec l’évocation de la transition de genre de Clair), sa précision instrumentale et sa puissance de feu ont raison de nous et font de sa prestation l’une des plus appréciée de la journée. Le PMA à son maximum !
Qu’attendre de Clawfinger en 2024 ? C’est la question qui nous taraude alors que l’on rejoint la Warzone à 20h40. Arrivé sur place on découvre un backdrop annonçant fièrement « Rap metal since 1993 » ce qui ne nous rajeunit personne (surtout ceux qui comme nous ont découvert le groupe avec son premier album). Les Suédois montent sur scène au son du « Que je t’aime » de Johnny Halliday repris en chœur par une foule conséquente. Sitôt cette introduction passée, le groupe attaque avec « Hold Your Head Up » et l’on constate, ravi, que le Clawfinger de 2024 n’a rien à envier à celui de 1993. L’énergie est là, le niveau d’interprétation général est excellent et son frontman Zak Tell fait preuve d’une implication et d’un investissement faisant mentir sur l’âge de ses artères. Occupant la scène au maximum, guère avare en bons mots, nous remerciant d’avoir choisi son concert plutôt que celui de Tom Morello qui se déroule en même temps, allant dans la foule pour motiver les troupes, Tell est un showman qui ne se ménage pas et vous en donne pour votre argent. André Skaug le bassiste n’est pas en reste niveau présence scénique, headbanguant constamment de sa longue chevelure désormais argentée tout en cavalant durant tout le concert. Clawfinger revisite majoritairement ses trois premiers albums, ceux des années 90, pour notre plus grand bonheur et on savoure les « Warfair », « Biggest And The Best », « Two Sides », « The Truth » et « Do What I Say ». Qu’attendre donc de Clawfinger en 2024 ? Et bien un excellent show en forme de cure de jouvence dépassant nos attentes fatalement un peu nostalgiques. Hold Your Head Up : le message est visiblement bien passé vu l’accueil chaleureux et mérité que le groupe a reçu aujourd’hui. (Bertrand Pinsac)
Jour 1, jeudi 27 juin
Jour 3, samedi 29 juin
Jour 4, dimanche 30 juin
(Merci à Leonor Ananké pour ses photos)
Merci pour ce report à voix et fréquences multiples, toujours bien cool lire, intéressant, bravo !