Après 17 éditions, oui, le Hellfest a bien changé. Mais au-delà de toutes les polémiques et controverses qu’il suscite, des plus justifiées aux plus ridicules (nombreuses), l’essentiel demeure. Car chaque année force est de constater qu’on y assiste encore et toujours à ce qui le 31 décembre se range parmi nos meilleurs concerts de l’année, avec notamment cette fois des prestations exceptionnelles de Julie Christmas, Mr Bungle, Biohazard, Thursday, Speed ou Chelsea Wolfe, comme nous le racontent Romain Lefèvre, Bhaine, Laurent Catala , Bertrand Pinsac, Z, Éléonore Quesnel et Pierre-Antoine Riquart.
Jeudi 27 juin 2024
Nous débutons ce Hellfest 2024 avec un groupe qui ne déçoit jamais sur scène : Wormrot. L’équipe grindcore singapourienne a pourtant connu pas mal de bouleversements récents, avec le départ d’Arif en 2022 (NdR : et ce n’est pas fini, le batteur Vijesh vient de quitter le groupe à l’issue de la tournée d’été 2024, laissant Raysid comme seul membre « officiel » restant), et se présente dans sa configuration quatuor, avec l’excellent Gabriel Dudko au chant. Ce dernier n’est d’ailleurs pas seul au micro, évoluant en un duo pour le moins singulier avec la chanteuse/DJ singapourienne Weish, sorte de Yoko Ono grindcore, mais capable de chanter, et dont le charisme apporte un réel plus à la prestation. Par contre musicalement, on est moins sûrs : pour la faire courte, elle remplace les parties de chant aiguës d’Arif (Dubko se chargeant des parties plus gutturales), et y ajoute des rodomontades expérimentales plus ou moins hypnotiques et convaincantes. Toujours est-il que cette configuration singulière est intéressante et apporte une preuve supplémentaire de l’esprit ouvert et aventureux de ce groupe grindcore décidément pas comme les autres. De plus, tout cela n’enlève rien à l’imparable efficacité des compos de Raysid et Vijesh, qui assènent à l’Altar une seltlist largement issue des deux derniers albums (leurs meilleurs à notre humble avis), Voices et Hiss. Le son est décent sans plus, mais les quarante minutes de set bien vite écoulées, lancent admirablement les hostilités.
On file ensuite jeter un œil et une oreille distraite à Morne (très solide groupe, mais il fait beaucoup trop beau et chaud pour leur post-metal mâtiné de doom et de crust, particulièrement déprimant), puis retrouver quelques camarades pour rire un bon coup devant les inénarrables Thrown (on ne vous les conseille pas), avant de s’en retourner à l’Altar, pour un petit Immolation pas piqué des hannetons. Rendez-vous était pris de longue date de notre côté, puisqu’il s’agit de l’un des quelques saints patrons du death que nous n’avions encore pas eu la chance de voir live. Bref, c’est depuis les crash barriers qu’on assiste au set des vétérans américains, professant depuis la fin des années 80 un death metal assez singulier, axé sur les riffs tordus et dissonants associés à des structures rythmiques volontiers inhabituelles, le tout joué dans une ambiance salement maléfique et blasphématoire. Voilà peut-être d’ailleurs la raison pour laquelle Immolation n’a jamais atteint le niveau de notoriété et de révérence d’un Morbid Angel ou d’un Cannibal Corpse, et s’est un peu retrouvé cantonné au rang de second couteau culte, aux côtés d’Incantation, Malevolent Creation ou encore Sinister. Il n’en reste pas moins que le groupe, auréolé d’un line-up d’une grande stabilité (Dolan et Vigna fidèles au poste depuis 35 ans, le même batteur depuis 2003), et armé de récents disques tout à fait recommandables, a délivré un concert à son image : solide et sans défauts, mais qui peine à emballer les masses. La faute à un son pas incroyable, ce qui est réellement problématique pour un groupe d’une telle intensité, à un horaire qu’on qualifiera d’insuffisamment nocturne, et à une setlist un peu trop axée sur leurs derniers disques à notre goût – à titre principal Acts Of God –, bien que pas avare de quelques oldies qu’il nous tardait d’entendre « IRL », comme disent les jeunes (notamment l’indépassable « Father You’re Not A Father », mais aussi un ou deux extraits issus de Here In After et Dawn Of Possession). A revoir en septembre, très probablement dans de meilleures conditions sonores et (Renault) scéniques. (Romain Lefèvre)
S’il y a bien un groupe qui suscite une certaine curiosité, c’est la formation nü-metalcore suédoise Thrown. Sérieux, par quel miracle, avec un pauvre EP de dix minutes sous le bras, ont-ils pu dépasser le million d’auditeurs sur Spotify ? Mystère. Et ce n’est pas leur prestation médiocre en ouverture de la session 2024 de la Warzone qui va éclairer notre lanterne. On sait qu’ils ont dû annuler leurs trois-quatre dates précédentes pour cause de maladie, mais ça n’excuse pas à ce concert poussif à tous les niveaux. Le son est médiocre, le chant monocorde et le seul « instrument » qui sonne, ce sont les backing tracks que viennent ravager les deux guitaristes aux riffs aussi brouillons que génériques. Ajoutez à ce constat que question présence scénique, c’est l’encéphalogramme plat et la bonne surprise espérée devient extrêmement pénible à regarder. Thrown va peut-être devenir énorme, et ça a l’air bien parti pour, mais franchement, il y a encore du boulot.
Par curiosité toujours, on va jeter un œil (et une oreille, malheureusement) au metal/death-core de Slaughter To Prevail du côté de la main stage I. On va être honnête, on est moins motivé par les compos au mieux moyennasses du groupe que par les frasques de son chanteur Alex Terrible qui fait tout pour devenir une star à l’envers : leçons de masculinité embarrassantes envoyées au jugé sur Internet, combat filmé contre un ours, match de boxe à mains nues, pétage de dent en faisant le couillon avec un tigre, justifications alambiquées sur sa mauvaise habitude de jeunesse de traîner avec des nazis… Désolé, M. Terrible, être russe n’excuse pas tout. Et la musique dans tout ça ? Le néant ou presque, en dehors de backing tracks qui peinent à masquer la vacuité de compos aussi creuses que les gesticulations du frontman russe excité qui se cogne le micro sur le crâne (ça sonne creux, étonnant non ?). Pire, le groupe essaie de battre le record du monde du plus grand wall Of death de l’histoire mais galère plus de dix minutes (sur quarante, v’là l’arnaque…) à séparer le public en deux. Public qui, soit n’en a strictement rien à foutre, soit ne pige rien. Ou les deux. Un grand moment de gêne et de QI négatif pour un groupe qui en a fait son fonds de commerce. On va arrêter de tirer sur l’ambulance et on n’évoquera même pas leurs masques dorés que même le Clown de Slipknot n’oserait pas porter au Carnaval de Dunkerque.
Suite à l’annulation de 311, on se réjouissait de la venue surprise de Dying Wish, formation de metalcore US bien énervé qui, à défaut d’être extraordinaire, met le feu à chaque festival hardcore où elle est invitée. Malheureusement, la Warzone semble aujourd’hui montée sur un cimetière indien et pas un groupe n’échappe à la malédiction du son pourri et du semi-ratage. Pour Dying Wish, le niveau sonore s’avère bien trop faible et la voix d’Emma Boster n’est pas du tout à la hauteur de sa présence scénique et de son énergie. Le groupe a beau brûler des calories et Boster envoyer des high kicks sur chaque break, tous semblent visiblement avoir du mal à gérer la largeur de la scène. Pire, sur les quelques passages en chant clair, on n’est pas loin de la catastrophe (encore plus que sur disque). Heureusement, on finit quand même sur une bonne note avec leur meilleur titre, « Innate Thirst » qui sauve un peu les meubles. C’est maigre, mais aujourd’hui, on se contente de peu. (Bhaine)
Est-ce qu’un groupe comme Megadeth parle encore au public du Hellfest ? Difficile de ne pas se poser la question lorsqu’on observe le succès d’audience sur la mainstage voisine du « phénomène » Baby-Metal et de sa relecture J-Pop des codes du metal, alors que le Megadeth du désormais presque débonnaire Dave Mustaine peine à agiter un parterre de fans hétéroclites pendant son set. L’éternel rouquin avait pourtant prévu des munitions, comme ce « Mechanix » soufflé de sa manche comme la carte maîtresse qu’elle aurait dû être (clin d’œil évident à la présence de Metallica à l’affiche, puisque ce titre n’est joué nulle part ailleurs sur la tournée), mais qui laisse surtout l’impression que personne parmi le public n’a jamais entendu Killing Is My Business de sa vie (d’autant plus que le groupe a déjà joué « Rattlehead » du même album peu avant dans la même quasi-indifférence). Preuve s’il en est, le morceau suivant « Symphony Of Destruction » (du relativement plus récent Countdown To Extinction) déclenche immédiatement les vivas. Bref, autant d’aléas dont Mustaine n’a sans doute plus grand-chose à cirer, lui qui malgré certaines séquelles de son cancer de la gorge, s’avère presque plus audible au chant qu’il y a quelques années. Les hachures de ses phrases et la manière dont il semble étrangler les mots épousent plutôt bien l’écriture alerte des classiques du groupe qui défilent à la volée et que les musiciens interprètent au doigté et à l’œil (le jeune guitariste Teemu Mäntysaari s’en sort très bien, même si Mustaine tricote encore pas mal, le son de basse de James LoMenzo vrombit sur l’énorme « Peace Sells But Who’s Buying », dont on aurait aimé encore entendre quelques titres de l’album éponyme). Avec une heure au compteur, le set impose forcément quelques trous dans la raquette, mais sans donner l’impression de forcer, et avec un Mustaine décidément empathique avec le public français (en particulier sur l’inévitable « A Tout Le Monde »), les Californiens ont peut-être signé là la meilleure prestation de leur histoire au festival.
Depuis 2010 et son album Blackjazz qui semblait à lui seul donner toute sa consistance au genre musical ainsi articulé, les Norvégiens de Shining n’en finissent plus de creuser les multiples facettes d’un assemblage largement charpenté par le leader de la formation, le guitariste/chanteur/saxophoniste Jørgen Munkeby. Aussi, entendre le groupe reprendre ledit album dans la moiteur de la scène Temple avait son intérêt. L’interprétation se fait plus hypnotique et suffocante (la pesanteur des claviers !), aidée en cela par les lumières crues et stroboscopiques qui percent la pénombre. Un parti-pris obscur qui n’empêche pas le groupe de se déchaîner sur les pièces les plus virulentes de l’album (« Blackjazz Deathtrance ») et dans les méandres harmoniques de leur incontournable reprise de fin de set, « 21st Centruy Schizoid Man » de King Crimson. Quel plaisir de les voir revenir à ce style après leur dernier album en date, l’abominable Animal (2018) !
Un gros nuage de fumée qui sort de la tente Altar ? Le groove/thrashcore pour moshers disruptifs de Brujeria doit être dans la place. Bon, le gang des faubourgs chicanos de L.A. sera plus respectueux de la législation cette fois, mais le show ne s’en ressent pas pour autant. Ça joue dur et les classiques attendus (« La Migra (Cruza La frontera II », les très heavy « Consejo Narcos » et « Matando Güeros ») baignent allégrement dans la graisse de taverne mexicaine qui sert de toile de fond aux invectives de « pendejos » des trois chanteurs qui s’époumonent (dont l’inusable Juan Brujo, derrière son foulard de Rapetout). Difficile donc d’être déçu par cette énième contre-« Marcha de Odio », qui se termine comme toujours entre la frénésie de la « Revolución » et la dérision de quelque tube dance latino travesti en plateforme de combat de coqs (NdR : le chanteur Ciriaco “Pinche Peach” Quezada est depuis décédé à l’âge de 57 ans suite à des complications cardiaques).
Sur la Valley, les Suédois de Graveyard déploient leur stoner psychédélique, dans le sillage de leur excellent dernier album, le pourtant plus calme 6. Le mélange des morceaux d’avant (« Hisingen Blues », « Goliath ») et d’après (quatre morceaux extraits de Peace par exemple) la reformation de 2017 permet un set plutôt équilibré, où le guitariste/chanteur Joakim Nilsson s’illustre par ses talents de frontman. Leur performance sert en tout cas de tremplin idéal à leurs alter ego d’All Them Witches. Le trio de Nashville attaque tout en douceur, avec le reptilien « Saturnine & Iron Jaw », avant de faire exploser son groove bluesy plombé et ses syncopes électriques kaléidoscopiques sur le roulant « Enemy Of My Enemy ». On a beau attendre un peu le groupe de Charles Michael Parks jr au tournant, du fait de la hype qu’il génère, force est de reconnaître que la magie fonctionne encore à peu près aussi bien que lors de leur précédent passage de 2019, notamment sur les titres épiques comme la pépite prog endiablée « Diamond ».
On a toujours un doute avec Cradle Of Filth, notamment à cause de ce romantisme gothique dont l’omniprésent vocaliste Dani Filth a fini par forcer le trait dans la mixture black/death symphonique des débuts. Mais leur retour en grâce de ces derniers mois méritait de jeter une oreille au savoir-faire des vétérans de la scène black metal anglaise. Pas de déception, le travail est bien fait, avec un show à la hauteur qui renvoie inévitablement à la grande époque Dusk And Her Embrace/Cruelty Of The Beast de la deuxième moitié des 90 s. Filth est impeccable, avec ses traditionnels hurlements de goule suspendus à la fin de chaque couplet. Il cornaque le bal, avec un habile sens de la répartition entre les premiers albums du groupe, tous convoqués. Hormis un titre du dernier album de 2021, Existence Is Futile, aucun morceau datant d’après Nymphetamine en 2004 n’est joué. Un choix de raison pour féliciter les vieux fans (régalés par une superbe version bien rampante de l’épique et doomy « The Principle Of Evil Made Flesh ») que Filth prendra longuement le temps de saluer une fois le rideau tombé. (Laurent Catala)
Même si musicalement ils n’ont pas franchement pas inventé l’eau chaude, les gars d’Asinhell ont au moins inventé un concept : le « daron death metal ». C’est-à-dire du death joué par, euh, des darons. Enfin un, surtout : Michael Poulsen de Volbeat qui (crise de la cinquantaine ?) s’est soudain souvenu qu’il y a longtemps, très longtemps (en gros, au tout début des années 90) dans une galaxie lointaine, très lointaine, il avait commencé sa carrière en jouant, justement, du gros death qui tâche avec Dominus. Après, niveau tâche, Asinhell ne nécessite pas trop de javel : quelque part entre Bolt Thrower (dont Poulsen arborait d’ailleurs fièrement un t-shirt) et Morgoth, les titres extraits de leur unique album sorti l’année dernière éclaboussent, mais pas trop, sans jamais trop s’emballer non plus niveau tempo (du Daron death metal, on vous dit). Tout cela est un peu à l’image de leur frontman Marc Grewe de Morgoth justement, le seul non-Danois de la team : cheveux courts, embonpoint désormais bien marqué et une voix arrachée mais plus tant que ça, âge (54 ans) oblige. Alors pourquoi la formule fonctionne malgré le fait que le groupe semble un peu surclassé en atterrissant sur la grande scène ? Parce que c’est fun, tout simplement. Surtout pour eux. Tout le monde est content d’être là et nous aussi, notamment de revoir pour la première fois depuis deux mille ans à la basse Jacob Hansen, producteur d’un milliard de disques dans les années 2000 (de Katatonia à Aborted en passant par The Black Dahlia Murder) et surtout leader des cultissimes mais malheureusement un peu oubliés thrashers d’Invocator. Même si leur death reste un peu trop tranquille pour marquer sur la durée et si leur présence à l’affiche est avant tout due à l’effet Poulsen, vu la banane affichée par ce premier apéritif somme toute parfait pour lancer le weekend, on se dit que leur premier album sorti en 2023, Impii Hora, ne sera au final peut-être pas le one shot que l’on avait cru. (Z)
Arrivé sur le site en fin de journée, on commence notre marathon par un très gros morceau, à savoir la prestation de Kerry King sur la mainstage 01. Comptant parmi les pleinement convaincus par son premier album solo, on attendait impatiemment de voir ce qu’allait donner la formation sur scène, d’autant que l’ex-Slayer avait annoncé en interview qu’il jouerait également des titres de son autre groupe, mais uniquement ceux composés par ses soins. Fort d’un prestigieux line-up comptant entre autres l’impressionnant batteur Paul Bostaph (ex-Slayer, ex-Testament, ex-Exodus), le guitariste Phil Demmel (Category 7, ex-Vio-lence, ex-Machine Head) et le chanteur Mark Osegueda (Death Angel), Kerry King délivre un show exemplaire où la précision instrumentale est à l’honneur et la puissance de feu proprement ébouriffante, aidés en cela par des effets pyrotechniques et un light-show fort à-propos sans être trop écrasants. Les morceaux du punitif From Hell I Rise prennent toute leur ampleur en live et on est soufflé par l’énergie dégagée par « Where I Reign » qui ouvre le bal et les cavalcades de « Toxic » et « Idle Hands ». Loin de tirer la couverture à lui, King joue son rôle de riffeur sans se mettre en avant, laissant à un Osegueda charismatique et frondeur le soin de jouer le chef d’orchestre et mener la danse. Le public réagit très positivement à cette prestation de haut vol et s’en trouve récompensé par trois morceaux de Slayer qui viennent cependant contredire l’annonce faite par King puisque sont interprétés « Black Magic », « Disciple » et « Raining Blood », soit dans l’ordre un titre co-écrit par King et Hanneman et deux autres composés par Hanneman uniquement. From Hell I Rise: un nom d’album en adéquation totale avec celui du festival et résumant en définitive parfaitement la performance de Kerry King.
Comme le mentionne le chanteur Geoff Rickly dès l’introduction du concert, cela fait vingt ans que Thursday n’a pas joué en France. Sa venue en ce jeudi soir est donc un véritable événement que l’on attendait avec une vive impatience, ce d’autant que la parution il y a quelques semaines d’un excellent nouveau morceau démontrait que le plus beau représentant de la cause emo était loin d’avoir tout dit. La formation peut compter sur une solide base de fans reprenant chaque titre interprété à pleins poumons et le poing levé vers les étoiles. Ouvrant les hostilités dès 22 h 55 avec le monstrueux « For The Workforce, Drowning », Thursday frappe fort en nous met K.O. d’entrée de jeu malgré quelques légers problèmes de micro qui heureusement seront vite réglés. Le groupe axe l’essentiel de son set sur les chefs-d’œuvre Full Collapse et War All The Time, dégainant les merveilleux « Cross Out The Eyes », « Signals Over The Air », « Standing On The Edge Of Summer », « Paris In Flames », « Understanding In A Car Crash » et « War All The Time » : de quoi mettre n’importe quel fan d’emo à la fois en état de transe et de lévitation. Parfaitement en place et jouant chaque titre avec une intensité galvanisante, Thursday parvient à fédérer, au-delà de celles et ceux s’étant déplacés spécialement pour eux, les néophytes étant rapidement conquis par une telle débauche d’énergie tout en tension, relâchements et explosions. À mi-parcours du set, le groupe nous offre le délicat « This Song Brought To You By A Falling Bomb » où Rickly démontre une fois encore quel formidable chanteur il est. Nous avons également droit au récent « Application For Release From The Dream », qui prend une ampleur folle sur scène, ainsi qu’au formidable « Jet Black New Year », morceau terrassant de puissance et d’émotion tiré de l’EP Five Stories Falling. Mais le set passe vite, bien trop vite et l’immense bonheur de les voir à nouveau est tel qu’on en redemande encore alors que Rickly annonce la fin du show avec « War All The Time ». Nous sommes seulement jeudi et tient-on là peut-être déjà notre concert de cette édition. Cette question se reposera dimanche à minuit mais ce set dantesque figurera assurément dans notre top 3 ! (Bertrand Pinsac)
Jour 2, vendredi 28 juin
Jour 3, samedi 29 juin
Jour 4, dimanche 30 juin
(Merci à Leonor Ananke pour les photos)
Félicitations pour ce report, bien érudit, fun & cool.