[La caverne de maître Zoltar] Savage « Demo I »

 

Les 132 pages complètes de new Noise ne suffiraient pas à notre journaliste Olivier « Zoltar » Badin pour vous présenter tous ses coups de cœur en matière de death metal. Il a donc décidé de ressusciter ici sa rubrique « La caverne de maître Zoltar » de feu Hard ‘n’ Heavy.

Groupe : Savage
Date de formation : 2023
Pays d’origine : Pays-Bas
Musicien : Michel Jonker (tous les instruments)
Discographie : Demo I (2023)

Une bonne vieille démo, en format K7, à l‘ancienne. Trois titres, huit petites minutes et nous voilà transportés en 1989, lorsque le death metal sentait encore l’urgence et le danger. En 2010, un Hollandais venu de la scène punk du nom Michel Jonker nous avait déjà fait le coup avec Entrapment, auteur de quatre albums par la suite. Treize ans plus tard, alors qu’il avait pourtant juré qu’on ne l’y reprendrait plus, le revoilà avec Savage dont l’incroyable démo réussit à retrouver l’essence même et la pureté de Nihilist, toute première incarnation d’Entombed (avec le futur Unleashed Johnny Heldlund à la basse). Rien que pour ça, Jonker méritait bien qu’on inaugure cette nouvelle rubrique avec lui, non ?

D’abord, pourquoi as-tu mis fin à Entrapment ? En avais-tu assez du death metal en général ? Ou peut-être de gérer un groupe au complet alors que tu avais débuté seul ?
Michel Jonker : La raison pour laquelle j’ai commencé Entrapment en tant que one-man-band était toute simple : je voulais juste suivre l’exemple de tous ces groupes ayant participé au renouveau du death metal en 2008-09. Jamais je n’aurais pensé que l’aventure durerait quatre albums et un paquet de démos et d’EP ! Donc, au bout d’un moment, je me suis lassé, c’est tout.

Qu’as-tu fait musicalement parlant depuis 2019 ?
J’ai monté Parallax Smile avec mon vieil ami et batteur, Maynard. Au bout d’un an, nous avons formé un groupe complet et enregistré un album. Nos principales influences étaient Killing Joke et de vieux groupes anarcho-punk britanniques comme Crass, Flux Of Pink Indians, Anthrax UK, etc. Le groupe est en pause à l’heure actuelle après le décès de Maynard en mai dernier. Il nous faut du temps pour décider si nous continuons ou non.

Pourquoi t’être remis à jouer du death à l’ancienne avec Savage seulement quatre ans après avoir arrêté Entrapment ?
J’ai plusieurs guitares et elles sont toutes accordées différemment. Et quand j’empoigne ma guitare basse, je joue automatiquement des riffs death metal. J’ai donc commencé à composer spontanément des titres qui sonnaient très death. Au même moment, mon ami Roberto, membre du groupe punk néerlandais Skroetbalg, a créé un home studio et m’a demandé de l’aider à le tester. Nous avons donc enregistré certains de mes morceaux, puis ces enregistrements sont devenu la démo de Savage…

Est-il juste de dire que Savage est la suite directe d’Entrapment ?
Hum, Savage est accordé en si, comme Carcass et Entombed à l’époque de sa première démo, alors qu’Entrapment, lui, était accordé un demi-ton en-dessous de mi. Mais bon, je sais bien qu’il s’agit de détails qui n’intéressent que les musiciens… (Sourire) À mon humble avis, les chansons de Savage sont meilleures que celles d’Entrapment, c’est tout.

Le parallèle ne s’arrête cependant pas là : comme pour les démos d’Entrapment, tu te charges de tous les instruments, batterie comprise. Seule cette méthode fonctionne pour toi ?
Tu sais, en définitive, tout ça se résume à moi m’amusant avec mon ordinateur à la maison. Et chaque fois que j’ai des idées assez solides pour un groupe, j’essaie de réserver un studio pour les enregistrer convenablement. Mais je ne suis pas d’humeur à monter un groupe pour chaque genre musical que j’aime jouer. De plus, si on trouve plein de punks avec lesquels monter un groupe là où j’habite au Pays Bas, il n’y a par contre pas beaucoup de mordus de death à l’ancienne. Tous veulent jouer du black ou du gros brutal death à l’américaine…

Les morceaux de la démo sont-ils les trois premiers que tu as composés ?
Oui, mais j’en ai déjà quelques nouveaux que j’espère enregistrer cette année.

Sont-ils toujours ancré dans le death metal de la toute fin des 80s ?
Ouais, c’est mon genre préféré. C’est ce qui me vient le plus naturellement lorsque je compose : des plans swedeath ou à la Autopsy. J’adorerais pouvoir jouer des morceaux dans la veine de ceux des vieux albums de Morbid Angel, mais je suis un guitariste bien trop limité pour ça !

En tout cas, Savage va donc continuer…
J’ai au moins pour projet de sortir autre chose, oui. Après, on verra.