[La Caverne de Maître Zoltar] They Came From Visions « The Twilight Robes »

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Les 132 pages complètes de new Noise ne suffiraient pas à notre journaliste Olivier « Zoltar » Badin pour vous présenter tous ses coups de cœur en matière de death metal (ou de black metal, à l’occasion). Il a donc décidé de ressusciter ici sa rubrique « La caverne de maître Zoltar » de feu Hard ‘n’ Heavy.

Groupe : They Cames From Visions
Pays d’origine : Ukraine
Musiciens : Voice Of Misery (chant), Voice Of Gloom (guitare, batterie), Voice Of The Deep (basse)
Discographie : Cloak Of Darkness, Dagger Of Night EP (2020), The Twilight Robes (2024)

Il faut bien l’avouer : Glen Benton et tous ces peinturlurés ont banalisé ce qui jadis faisait frissonner les mères de famille et les cathos intégristes, mais aussi les adolescents prépubères en manque de sensations fortes que nous étions tous : le satanisme.

De fait, j’ai de plus en plus envie d’instantanément zapper un disque dès que je vois qu’il est l’œuvre d’une bande de pandas tristes attrapant des oranges invisibles après avoir repompé pour la 846ème fois les mêmes riffs volés à Under The Sign Of The Black Mark de Bathory.

Heureusement, rien de tout ça ici. Si comme moi vous avez été traumatisé par l’horreur païenne décrite dans des films comme The Wicker Man ou Midsommar, vous devez sûrement vous aussi trouver le versant noir de l’animisme, certaines vieilles croyances ancestrales ou encore le paganisme potentiellement beaucoup plus effrayants et donc beaucoup plus intéressants. Alors, lorsqu’un groupe allie tout cela avec une imagerie assez poussée, une origine culturelle suggérant une conception difficile et, plus globalement, un véritable univers, je renvoie Monsieur Benton à ses gribouillages de maternelle, je monte sur mon destrier et je chevauche au soleil couchant en direction de cet objet étrange et fascinant.

J’avoue, They Came From Visions m’était inconnu jusqu’alors. Ces Ukrainiens revendiquant l’étiquette « folk horror » sortent aujourd’hui un clip assez ambitieux pour « The Blissful Defeat », morceau tiré de leur second album paru vendredi dernier via Eisenwald, The Twilight Robes. Il s’agit peut-être de l’un des titres les plus « black traditionnel » du disque, même si on y entend aussi du chant clair et des éléments folk.

C’est collectivement que le groupe m’a répondu que ce clip « va plus loin que simplement illustrer cette chanson, il met en place un véritable tissu narratif que l’on espère développer par la suite. Nous avons la chance de pouvoir le tourner au musée national d’architecture folklorique de Pyrohiv, à Kiev et c’est un décor parfait. » Le clip a été essentiellement conçu, réalisé et monté par une proche du groupe du nom d’Alina Larionova : « je voulais y raconter l’histoire de trois anciens esprits maléfiques possédant un certain pouvoir sur le temps, l’espace et les forces de la nature. Bien qu’invisibles, ils rendent parfois visite aux villageois, qui les vénèrent comme des dieux. Si vous les louez, malgré le froid et la neige, vous êtes récompensé. Mais un jour, après avoir remarqué la présence d’un autre dieu et le désir d’affranchissement de certains, ces esprits deviennent fous, rejettent les offrandes et décident de punir les villageois infidèles pour leur faute. La trahison est pour eux telle qu’ils ne peuvent être apaisés. Il est donc inutile de leur demander pardon. Ils ne reconnaissent que l’obéissance, la soumission et l’adoration. Inconditionnelle. Et toute désobéissance sera punie. »

Alors, effrayants ou pas ces esprits ?

 

L’album :