[La Caverne de Maître Zoltar] Apparition « Fear The Apparition »

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Les 132 pages complètes de new Noise ne suffiraient pas à notre journaliste Olivier « Zoltar » Badin pour vous présenter tous ses coups de cœur en matière de death metal. Il a donc décidé de ressusciter ici sa rubrique « La caverne de maître Zoltar » de feu Hard ‘n’ Heavy.

Groupe : Apparition
Nationalité : Espagnol
Année de formation : 2018
Dernière sortie en date : Fear The Apparition
Label : FDA Records
Style : thrash/death
Références : Master, Pestilence (première époque), Massacre

FDA Records me rappelle un peu Morbid Records dans les années 90. On a là deux échoppes tenues par des Allemands venus de la scène DIY/grind/punk et au catalogue très série B totalement assumé, mais d’où parfois surgissent de futurs cadors partant ensuite chercher fortune ailleurs Chapel Of Disease ou  Skeletal Remains, par exemple. Dans les deux cas, on sait à quoi s’attendre mais on est rarement déçu, comme avec Apparition. Alors, non, nous ne parlons pas du largement plus cérébral (quoique…) groupe californien du même nom signé sur Profound Lore. On a affaire là à un trio originaire de Zaragoza en Espagne dont l’unique démo trois titres (dont deux ont été réenregistrés ici) en 2021 s’était vue repressée sous divers formats par des labels hautement recommandables sur le créneau cuir-clou-gore, comme Unholy Prophecies (Allemagne) ou Dark Recollection (Mexique). Pas de doute, nous étions entre gens de bonne compagnie. Ce qui se confirme avec cet album à la durée parfaite pour le genre (quasiment 37 minutes), enregistré en grande partie dans leur salle de répétition mais mixé comme il se doit par Javi de Graveyard, l’équivalent espagnol de Dan Swanö. Pas d’intro inutile, pas de plans déstructurés, peu voire aucun solo : on fait ici dans le direct et droit au but. Voilà du death metal cryogénisé en 1990/91 agrémenté d’une grosse louche de thrash. Quant à la voix, elle ressemble à celle de Martin van Drunen à l’époque où il officiait dans Pestilence. Du basique poussant à bailler, donc ? Non parce que ces « tres hombres » (comme ils l’écrivent eux-mêmes dans le livret) sont des thrashers, des vrais, avec des bracelets à clous, du poil en-veux-tu-en-voilà et l’attitude de lascars cherchant la baston qui va avec. « Soldier Of Death » ne démarre-t-il par sur un cri strident à la Schmier de Destruction ?! Pas de chichi donc et pas ou peu de baisse de régime non plus. Voici de la tradition en béton armé (on a même droit à un morceau titré d’après le nom du groupe, une mode instaurée par les patrons de Master dès 1985 ), du solide, du vrai, du pur.