(photo Dirge : Stéphane Burlot)
Terrasse, bord de canal et salle blindés – qui a dit enivrés ? -, ni l’éclectisme de l’affiche ni la coupe du monde de musclés ne semblent avoir refroidi le public ; déjà pas si mal en ces temps de concerts-bide… Vive les préventes alléchantes, parce que vingt euros sur place, « c’est tout de même bien cher pour un groupe ayant joué ici-même un an et demi plus tôt et n’ayant rien de neuf à proposer » (dixit le batteur suisse). Bref, passons le détail financier, de toute façon c’est de la musique d’intellos paraît-il – si on veut bien croire certains aficionados de sons plus « métalliques » -, or qui dit intello dit bourge, c’est un fait bien connu…
Qui est habitué des concerts post-machins ou truc-noisy a obligatoirement déjà vu Time To Burn. La sortie du premier album approche à grands pas, chaque concert nous en montre un peu plus. Il y a quelques mois, c’était en ouverture de Nadja (si si, ce concert fadasse ultra-décevant… desservi par de mauvaises conditions), plutôt convaincant ; ce samedi, c’est grosse confirmation. Seul point noir, et encore c’est du pointilleux : la présence sur scène, deux sur trois sont un poil trop statiques, on attend plus de coups de nerfs calqués sur les coups de butoir. Côté son, ça tarte. C’est carré, tout est bien assuré, le groupe confectionne une ambiance noisy tripante, les plans répétitifs sont bien placés, écrasants, ça sent l’urgence, tripes lâchées et musique arrachée, c’est fichtrement prometteur.
Puis, sans un mot, les lumières crues s’effacent pour laisser place à un camaïeu de bleu vert, un écran sur lequel sera projeté tout du long un film mêlant avec brio sens et esthétique, un vrombissement utérin : les premiers accords de Dirge. Le mouvement s’alourdit, s’allonge, les corps ondulent emportés par les flots lourds de « Meridians », également ouverture de leur nouvel album renversant. Le chant arraché de Marc T. épouse la transe silencieuse du public pendant ces premières 20 minutes. Suit « Epicentre » dont l’intro cristalline et les plans aériens, voire cold, assoient l’hypnose collective et la résonance onirique qu’on ne prêterait pas au premier abord à la musique tellurienne du quintette, qui s’impose, s’enrichit et enfle sous nos yeux. Bien sûr on s’attend à voir surgir Nicolas Dick des Kill pour poser son timbre unique sur le final de ce morceau exaltant (tel que cela figure sur Wings of Lead over Dormant Seas) – ce sera bien le seul moment du concert où la réalité matérielle se rappellera à nous -, mais Marc assurera la partie et l’invité fantôme s’évaporera sans heurts ni gros regret sur fond de paysages sulfuriques. « Lotus Continent », avec sa rythmique issue des forges vulcaniennes, viendra alors clore de sa beauté sombre, rêche et vertigineuse cette heure appartenant à un autre espace-temps, tant la prestation fut brillante, magistrale et parfaitement à sa place sur ce plateau. On espère ne pas avoir à attendre encore un an et demi avant de pouvoir goûter à nouveau à un tel déferlement émotionnel. A bon entendeur…
Quand ce cher Roderic (batteur, pour les non-intimes) annonce que Knut est redevenu plutôt violent sur scène, expliquant pourquoi certains crurent – à tort – il y a quelque temps entendre le groupe rejouer plus de titres de Challenger, il ne se fout pas de notre gueule. Comme au Hellfest, comme au Batofar, comme au Point Ephémère en
Catherine Fagnot & Alexis Laffilé
Il va falloir formuler une théorie sur CE PUTAIN DE GROS LOURDAUD. J’ai jamais vu un concert sans qu’il soit là et le plus drôle c’est qu’il est toujours seul…
Tiens d’ailleurs ça me rappelle que la dernière fois que j’ai vu Knut, il avait pris un sacré gros coup de tronche (la dent incrustée dans le front de mon pote en a témoigné deux ou trois jours plus tard quand ça a commencé à s’infecter…) avant de traverser le couloir menant à la sortie sans toucher le sol.
hahahha, ça me dit quelque chose cette histoire de dent incrustée…
Sinon, ce soir je ne l’ai pas vu à Unsane ; ça doit expliquer la qualité de la soirée (à moins que ce soit la volontaire mise à l’écart du sardinage…)
Bil j’ai deja vu des endroits ou il avait trouvé un copain ! Il y a même une fois a Thiers ils avaient du faire un bus, ils étaient tout une équipe (relis Jarnac vs Seattle N°1).
Affiche bien solide et complémentaire ce soir là au point FMR. Entre l’univers dense et compact de Dirge, et la férocité nerveuse de Knut, on est tous reparti avec les oreilles bien nettoyées.
Pour ceux qui veulent poursuivre la soirée, vidéos et photos sont dispo là : http://croiserleson.blogspot.com/
Merci pour les vidéos.
Rien que pour « H/armless » …
Cette version-là n’était pas mal non plus :
http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&VideoID=1869725
Ce que c’est bon la régression.
Yeah je l’avais jamais vu avec un bon son cette vidéo de l’Usine! Mortel! Je veux les revoir!!!!
De quel album provient « H/armless »? Cette chanson m’a bien nettoyé les oreilles.