New noise présente “Chacun Mes Goûts”, une série limitée de discussions où groupes et artistes habitués de nos colonnes nous parlent de leurs disques de chevet. Aujourd’hui, ce sont Louis Jucker et Jona Nido de Coilguns qui se prêtent au jeu…
Le premier disque en votre possession ?
Louis Jucker (chant/guitare) : Les six suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, par Pablo Casals. Offert par mon grand-père quand gamin j’ai commencé le violoncelle. Un grain de malade.
Jona Nido : Silverchair, Neon Ballroom. Une copie pirate totalement illégale achetée sur un marché à Phuket.
Un disque qu’écoutaient vos parents ?
L: Donovan, Mellow Yellow. J’adore cette chanson.
J: Des disques du groupe italien Pooh côté paternel, et Julien Clerc côté maternel.
Un disque qui vous a fait découvrir le rock et ses dérivés ?
L: Mona Bone Jakon de Cat Stevens. C’est mortel, et j’écoute encore aujourd’hui.
J: Silverchair, Neon Ballroom, tout simplement.
Un disque qui vous a donné envie de faire de la musique ?
L: The Beatles, Let It Be, la version de Phil Spector. Un disque qui également présent dans la collection de mes parents.
J: Nirvana, MTV Unplugged in New York.
Le meilleur album de tous les temps ?
L: Disco Doom, Dream Electric.
J: Avec distorsion The Last Tour on Earth de Marilyn Manson. Et sans distorsion, encore le MTV Unplugged de Nirvana.
Votre disque post-metal incontournable ?
L: Breach, It’s Me God.
J: Pour la beauté, Cult Of Luna avec Somewhere Along the Highway. Pour la terreur : Terra Tenebrosa, The Tunnels.
Votre disque grunge incontournable ?
L: Nirvana, Bleach. J’étais ultra fan quand j’étais ado. Les paroles sont mortelles, le refrain de « School » me donnait envie de détruire ma chambre.
J: Nirvana, In Utero.
Votre disque noise rock incontournable ?
L: À l’époque j’aimais vraiment bien Oxeneers or the Lion Sleeps When Its Antelope Go Home de These Arms Are Snakes.
J: Je n’y connais rien en noise rock, trop de sous-genres, J’y pige pas grand chose. Actuellement je dirais que le groupe que j’associe le plus avec cette scène et qui me plait à mort c’est Heads., de Berlin. Leur section rythmique est TERRIFIANTE. Je citerais aussi Peter Kernel, même si mon album préféré c’est The Size of The Night et que je sais pas si on peut ranger ça dans la case noise à proprement parler (case à laquelle je rappelle que je ne comprends rien).
Votre disque folk incontournable ?
L: Neil Young, After the Gold Rush.
J: Louis Jucker, Eight Orphan Songs . Mais aussi Party d’Aldous Harding.
Votre disque d’un groupe ou artiste suisse incontournable ?
L: J&L Defer, No Map. Il s’agit en fait de Gabriele et Anita de Disco Doom, ce side-project gagne à être connu, c’est hyper personnel.
J: Camilla Sparksss, Brutal.
Pour Louis : un disque avec un chanteur qui t’influence ?
T-Rex, Electric Warrior. « Cosmic Dancer » est ma chanson fétiche.
Pour vous deux : un disque avec un guitariste qui vous influence ?
L: David Bazan, Strange Negotiations.
J: A l’époque c’était The Mars Volta, Deloused in the Comatorium. Ces dernières années, ça se situe quelque part entre The Serpent, The Prophet and The Whore d’Abraham et The Tunnels de Terra Tenebrosa.
Le disque dont vous êtes le plus fier ?
L: Emilie Zoé, Dead-End Tape, je me sens privilégié d’avoir pu contribuer à mettre ces chansons en son en compagnie d’Emilie.
J: C’est cliché, mais je vais répondre le dernier album de Coilguns, Watchwinders. C’était douloureux, mais une fois de plus on a réussi à sortir un disque vaguement écoutable alors qu’on avait des contraintes de débiles. À savoir: entrer en studio avec zero note, riff ou idée, avoir 4 semaines pour écrire, arranger, enregistrer et mixer, le tout par nous-même.
Votre disque préféré sorti chez Hummus Records ?
L: L’album sans titre de Welington Irish Black Warrior. Ces gars sont vraiment des extra-terrestres et ce disque capte bien leur énergie.
J: L’unique album de H E X.
Un disque d’un groupe ou artiste avec qui vous êtes potes ?
L: The Sinaï Divers, Elders. Une vraie perle. C’est le projet solo de Philippe Henchoz, songwriter, chanteur et guitariste génial de Ventura, avec qui j’ai enregistré le disque Peppone, quatrième des cinq de mon projet L’Altro Mondo.
J: Birds In Row, We Already Lost The World. Des vrais copains du cœur et un putain d’album.
Un disque plaisir coupable inavouable ?
L: Le best of de Freddy Fender.
J: Mmmm… Non. Bon, peut-être que pour certains ça en est un : Billie Eilish, When We All Fall Asleep Where Do We Go. Moi je trouve que ça BUTE.
Un disque qui n’est pas un plaisir coupable mais qu’on ne s’attendrait pas à trouver dans votre discothèque ?
L: Bill Evans Trio, Explorations. Avec Scott LaFaro à la contrebasse.
J: L’intégrale de la discographie de Lana Del Rey et celle de l’artiste norvégienne Aurora.
Un disque qu’on vous a offert ?
L: Le dernier en date c’est Push de Heads. C’est d’ailleurs Jona qui me l’a filé pour mon anniversaire.
J: Vinicius de Moraes, The Poet of the Bossa Nova.
Un disque qu’on devrait vous offrir ?
L: Un classique de Moondog, j’ai tout le temps envie d’écouter ça en ce moment.
J: Darkest Hour, Hidden Hands of A Sadist Nation.
Le disque que vous écoutez en boucle en ce moment ?
L: Dedelaylay, avec leurs disques Encuculélé, volumes 1 et 2. C’est le nouveau projet de Steven Doutaz, batteur de Autisti et Welington Irish Black Warrior, en collaboration avec Benjamin Tenko. Deux chaux-de-fonnier à qui on ne la fait plus. Les beats défoncent et le son est gravissime.
J: Agnes Obel, Aventine.
Le dernier disque que vous vous êtes procurés ?
L: World Within Worlds de Basil Kirchin et Damn the Torpedoes de Tom Petty And The Heartbreakers.
J: Christine Owman, When on Fire.
Et enfin : team CD, team vinyle, team cassette ou team streaming ?
L: Team tout. Et je rajoute team gramophone pour avoir l’air malin et parce que j’adore écouter des vieux shellacs (NdR : disques 78 tours. Ceci dit c’est peut-être une évidence pour nos lecteurs et lectrices aux âges les plus vénérables. Votre serviteur est né en 93.)
J: Vinyle et streaming.
Kråkeslottet [The Crow’s Castle] & Other Songs from the Northern Shores, le nouvel album de Louis Jucker enregistré avec les membres de Coilguns est disponible chez Hummus Records. Watchwinders, le dernier album de Coilguns, est sorti en octobre 2019. Retrouvez le groupe en interview dans new Noise n°51.
Propos recueillis par Clément Duboscq
La playlist :