1700 euros d’amende pour avoir collé quelques affiches…

Pour beaucoup, ce sont d’abord l’incrédulité et la stupéfaction qui ont prévalu à l’annonce du verdict dans le procès en appel de l’association lyonnaise Barbe A Pop. Puis ce fut la colère, tout simplement. Un petit rappel des faits s’impose. A Lyon, fin 2007/début 2008 et alors que les élections municipales approchent à grands pas, procès verbaux et amendes pleuvent sur les associations organisatrices de concerts rendues coupables d’ « affichage pirate » sur les murs de la ville. Motif : pollution visuelle. Même le Sonic, salle bien connue de ces mêmes associations qu’elle accueille régulièrement dans ses murs, est mis en cause. Le ministère public finira par demander la relaxe du Sonic lors d’un procès grand-guignolesque mais, depuis, les organisateurs de concerts continuent d’être victimes d’une vraie chasse aux sorcières.More...

Dans le cas de Barpe A Pop et suite à une première condamnation et à une amende s’élevant à 650 €, la Cour d’Appel a rendu ce début de semaine un jugement extrêmement sévère : non seulement Barpe A Pop est reconnu coupable mais le montant de l’amende est passé à 1700 €. Oui, 1700 € c’est-à-dire un montant exorbitant pour une association à but non lucratif qui organise des concerts souvent à perte juste pour le plaisir de la musique. Lyon, ville des lumières tirant grand orgueil de son rayonnement culturel international (mais ayant lamentablement échoué à la candidature de capitale européenne 2013 de la culture) est une nouvelle fois le théâtre du mépris et de l’ignorance contre les cultures underground et parallèles, oubliant qu’il en faut pour tous les goûts. Malheureusement, ici comme ailleurs, le mot culture est trop souvent synonyme d’évènementiel, de strass et de paillettes et de consensus mou. Et on ne parlera même pas de l’écoeurant processus d’uniformisation et d’hygiènisation de la vie urbaine que toute cette histoire lamentable implique.