Sébastien Forrester (Holy Strays, Milan) : nouveau titre en écoute

Compositeur et producteur, Sébastien Forrester a jusqu’alors opéré sous l’alias Holy Strays, ainsi qu’en tant que batteur au sein du duo art rock MILAN. Actif en solo depuis 2011, le musicien franco-britannique de 26 ans compte une poignée de singles et EPs à son actif, sur plusieurs labels internationaux tels que Not Not Fun Records, flambeau de la scène expérimentale californienne, ou encore Atelier Ciseaux, Morning Ritual et Something in Construction. Actuellement basé dans le sud de Paris, il a vécu au Gabon et dans les Caraïbes, différents environnements qui ont profondément marqué son rapport aux arts et à la culture. Il a acquis, lors de son séjour en Afrique Centrale, une passion pour la percussion qui ne l’a plus jamais quitté.

Ces dernières années l’ont vu alterner entre études de littérature à la Sorbonne et formation académique de batterie jazz. Auteur de remixes remarqués pour Rejjie Snow, SUUNS et Forest Swords, il est apparu aux Transmusicales de Rennes, au Great Escape de Brighton ainsi qu’au festival Eurosonic, et a notamment partagé la scène avec SBTRKT à l’Olympia, The Soft Moon au Trabendo ou encore Lapalux à l’Oval Space de Londres. Hanté par le désir d’expérimenter et de façonner un idiome à son image, il a longuement muri les morceaux qui composent ses EPs à venir. Forrester est aujourd’hui le seul artiste français du roster de Beggars Music Publishing, qui compte en ses rangs Nicolas Jaar, Glass Animals et The Haxan Cloak. Ses récents projets incluent plusieurs productions pour des artistes rap et r&b, une bande originale pour PBS et la BBC ainsi qu’une première pièce néo-classique pour orgue d’église et percussions en collaboration avec l’organiste Léonid Karev, présentée en novembre dernier.

Le nom de plume ne reflétant plus son approche plurielle et radicale, l’heure est venue pour le jeune musicien d’assumer son identité propre. Les compositions de Holy Strays étaient vaporeuses, méditatives et introverties ; celles de Sébastien Forrester sont délibérément vastes et accueillantes, épiques et orchestrales, dévoilant un goût singulier de l’arrangement. Puisant aussi bien dans les musiques traditionnelles, le jazz dans toute sa diversité, le sound design et les musiques électroniques contemporaines, ses nouvelles productions explorent les thèmes qui lui sont chers : vulnérabilité, conflit intérieur et déclin, vie en périphérie d’une grande ville et quête inlassable de vérité, d’identité au sein d’un environnement mondialisé et digitalisé.

Là où ‘EXAST’, premier single officiel paru en novembre dernier, explorait son penchant pour la musique de club et la répétition, ‘HWYL / HOWL’ est éminemment sinueux, instable et frénétique, hésitant constamment entre apaisement et agitation, beauté et brutalité. Ses cors menaçants, ses grondements de tambours lointains et son atmosphère médiévale en font un parfait exemple des récentes recherches du musicien, hanté par la quête d’un folklore à son image.