L’Effondras : nouvel EP, extrait clippé

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Le trio de Bourg-en-Bresse L’Effondras sortira de sa tanière ce vendredi 31 octobre avec Ethel / Macon Heights, un nouvel EP deux titres disponible en digital et en vinyle via Medication Time Records. Ces morceaux proviennent des sessions d’Anabasis (2021) mais ne correspondaient ni à l’esprit de cet album, ni aux envies du groupe pour le prochain. Retouchés, affinés et réinventés, ils trouvent aujourd’hui leur place, parfaits pour accompagner la saison des ombres. Deux titres contrastés mais complémentaires, plus sombres, qui portent malgré tout la signature immédiatement reconnaissable de L’Effondras.

À deux jours de la sortie, le groupe dévoile le clip énigmatique et fascinant de “Macon Heights”, morceau figurant en face B de l’EP. Une composition atypique pour L’Effondras : ultra-minimaliste, presque ambient, et pourtant chargée de tension. Arpèges et nappes de guitare se répondent dans une lente dérive introspective, où chaque résonance semble suspendue dans l’air. Si le trio a toujours cultivé les longues phases instrumentales, jamais sa musique n’avait paru aussi immobile, aussi contemplative.

Sur ce titre, le groupe enrichit sa palette sonore d’un lap steel et du mellotron de Raoul Vignal (guitariste), tandis que Nicolas Bernollin insère des frappes de batterie hors tempo, de simples échos rythmiques flottant dans le mix. Une folk boisée surgit en fin de parcours, signée Pierre Lejeune, pour refermer ce voyage entre malaise diffus et beauté spectrale.

« Pour Macon Heights, les prises étaient assez disparates, alors on a choisi une démarche plus “studio”, en bricolant textures et arrangements qu’on ne pourra pas reproduire sur scène », explique Pierre Lejeune. « Le morceau tire son nom d’une ville fictive issue d’une nouvelle de Philip K. Dick, The Commuter. Quant au clip, il vient d’un rêve très visuel que j’ai voulu transposer dans la réalité, au cœur d’une forêt mystérieuse. »

Réalisée par Joan Sabatier (Ni, Alpha Du Centaure, Where Mermaids Drown), la vidéo illustre parfaitement cette étrangeté contemplative : deux silhouettes anonymes en robes et capuches blanches, figées dans une clairière à la lumière filtrée. En un seul plan-séquence, la caméra tourne lentement sur elle-même, dévoilant l’immensité du décor avant une issue totalement inattendue.

Entre Earth, Godspeed You! Black Emperor et BIG|BRAVE, Macon Heights s’écoute comme une B.O. d’automne : dense, suspendue, habitée. Un fragment à part dans la discographie du groupe, mais un pas de plus dans cette exploration du silence et du poids des sons qui fait toute la singularité de L’Effondras.