New noise présente “Chacun Mes Goûts”, une série limitée de discussions où groupes et artistes habitués de nos colonnes nous parlent de leurs disques de chevet. Aujourd’hui, c’est Fátima au grand complet qui se prête au jeu…
Le premier disque en votre possession ?
Maxime (basse) : Le CD 2 titres « Pata Pata » de Coumba Gawlo (reprise du titre de Miriam Makeba). Coupe du monde 98 avec Footix et Zizou… Toute une époque !
Antoine (chant/guitare) : C’était Le CD de la Schtroumpf Party 3 en 1997, avec la fameuse reprise de « Freed from Desire » transformée en « La Schtroumpf du Foot ». Une bonne musique de fête d’anniversaire.
JC : Un album de Styx, Return to Paradise.
Un disque qu’écoutaient vos parents ?
Maxime : Téléphone de Téléphone, ma mère est fan de Jean-Louis Aubert.
Antoine : The Bee Gees, Their Greatest Hits : The Record. C’était mon disque préféré parmi ceux que mes parents écoutaient en voiture en allant faire les courses. Bien plus sympa que le best of de Julien Clerc… J’aime beaucoup le morceau « Massachushetts » et toute la B.O. de Saturday Night Fever.
JC : Beaucoup de CD et de vinyles à la maison ! Dans le tas, il y avait un best of de Chicago.
Un disque qui vous a fait découvrir le rock et ses dérivés ?
Maxime : Blood Sugar Sex Magik des Red Hot Chili Peppers. Avec le documentaire de Gus Van Sant – Funky Monks qui retrace bien l’ambiance de l’époque, celle de la Californie au début des années 1990, son soleil et ses dérives…
Antoine : Un vinyle de Creedence Clearwater Revival, écouté chez mon meilleur pote. Surement Chronicle Vol.1 ou un best of, vu que tous les tubes étaient dessus. C’était les vieux disques de son père.
JC : Ten de Pearl Jam.
Un disque qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Maxime : Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not d’Arctic monkeys. C’est l’époque du lycée et de Myspace. Je venais d’avoir 16 ans, je me disais que je pouvais faire la même chose à la MJC de Savigny sur Orge, sauf que non…
Antoine : In Utero de Nirvana. Dès que je le relance, c’est reparti pour trois mois en mode monomaniaque où tout le reste me parait fade comme une poêlée de Saint-Jacques.
JC : L’album Roller de Goblin, comme tous les titres de ce groupe que j’ai découvert avec les supers films qu’ils accompagnent !
Le meilleur album de tous les temps ?
Maxime : Who’s Next, The Who.
Antoine : In Utero de Nirvana.
JC : Primitive de Soulfly.
Votre disque grunge incontournable ?
Maxime : Fontanelle de Babes In Toyland. A t’en décoller les tympans.
Antoine : In Utero de Nirvana.
JC : L’album de Temple Of The Dog.
Votre disque doom incontournable ?
Maxime : God is Good d’OM.
Antoine : We Live d’Electric Wizard. C’est leur album le plus dépressif, gothique, mélodique, romantique, agressif et le plus « live » au niveau du son – d’où le titre à double sens, j’imagine. Il y a des ruptures de tons dans chaque morceau et au bout du compte ça finit toujours en maelstrom de désespoir. « Another Perfect Day? » vole au-dessus de la mêlée !
JC : Paranoid de Black Sabbath !
Votre disque oriental incontournable ?
Maxime : Mosaic of the Orient d’Elias Rahbani découvert avec le groupe Al-Qasar qui reprend une chanson de son répertoire, “Dance of Maria”, sur son EP.
Antoine : La B.O. de Prince Of Persia sur Sega CD est incroyable. Je l’ai découverte grâce à Internet il y a peu, parce que franchement, qui avait une Sega CD à l’époque ? Peu importe la plateforme, Prince Of Persia est un jeu sans pitié pour un enfant de 7 ans : tu tombes en djellaba dans des fosses pleines de pics qui te transpercent en silence, tout ça à l’heure du goûter…
JC : African Suite d’Abdullah Ibrahim.
Pour Antoine : un disque avec un•e chanteur•euse qui t’influence ?
Antoine : More Hits by The Supremes. Mon morceau préféré des Supremes y figure : » Stop! In The Name of Love ». Mais j’aime tous leurs albums. Il y a toujours un grand écart entre le chant de Diana Ross, qui ne parle que de tromperies et de dépendance affective, et les mélodies qui font les montagnes russes en te faisant croire un bref instant que tu vas pouvoir sortir la tête de l’eau avant de te la replonger aussi sec au fond de l’évier.
Pour Antoine : un disque avec un•e guitariste qui t’influence ?
Antoine : Live Through This de Hole. Eric Erlandson enchaine des suites d’accords toujours mélancoliques, assez proche de la new wave finalement. Il a aussi une rythmique lancinante particulière qui semble s’accrocher au chant de Courtney Love plutôt que l’inverse. Les guitares sur « Miss World », « Violet », « Asking For It » ont toutes une patte bien à elles.
Pour Maxime : un disque avec un•e bassiste qui t’influence ?
Maxime : Warpaint de Warpaint avec Jenny Lee Lindberg. Le chorus de sa basse fonctionne toujours parfaitement sur les morceaux, grâce à son aspect liquide très cool. Allez voir le live à Rough Trade sur Youtube !
Pour JC : un disque avec un•e batteur•euse qui t’influence ?
Je pense à Toxicity de System Of A Down.
Un disque qui a compté dans la composition de Turkish Delights ?
Maxime : Bullhead des Melvins, évidemment.
Antoine : All Your Happy Life, The Wytches. Le meilleur groupe de doom/grunge/oriental.
JC : Alice In Chains d’Alice In Chains.
Un disque d’un groupe ou artiste avec qui vous êtes potes ?
Maxime : La Soupeur Demo de D.S.T. Des gars sûrs.
Antoine : Gneiss Rock avec son troisième album Terrae Viscera. Il joue de l’ambiant noise à base de sitar synthétiques, de cloches asiatiques et de chants de moines Mongols, puis déraille violemment à coup de guitares électriques, de hurlements dans des micros de guitares bricolés ou de samples de versets coraniques. Il faut absolument le voir en live pour profiter du spectacle et des effluves d’encens !
JC : Gneiss Rock, comme dit Antoine ! Ça retourne la tête, c’est parfait !
Un disque issu de votre label préféré ?
Maxime : Black Scoumoune de Black Scoumoune sur Fauchage Collectif. Jamais pu les voir en live, un grand regret.
Antoine : Freak Puke de Melvins (Lite) sur Ipecac Records. On y entend de la contrebasse jouée à l’archet par Trevor Dunn de Mr Bungle, ce qui donne des nappes graves assez inédites dans la musique des Melvins, et les compos s’y prêtent super bien. Une ambiance film d’horreur de la Hammer s’en dégage. Cerise sur la chantilly : une reprise de Paul McCartney And The Wings, Let Me Roll It, qui déchire.
JC : L’album sans titre de Killing Joke sorti en 2003, sur Zuma Recordings. Une tuerie en live ce groupe !
Votre pochette d’album préférée ?
Maxime : Yesterday and Today des Beatles, la version non censurée dite « Butcher Cover ».
Antoine : ElectroRetard des Melvins.
JC : Choix très compliqué à faire, mais je dirais Spiritual Healing de Death !
Un disque plaisir coupable ?
Maxime : « Freeek! », la période « indus » de George Michael sur l’album Twenty Five, le meilleur des années 2000. Chanson censurée au Hit Machine.
Antoine : Mortal Kombat: The Album, avec « Techno Syndrome », composé par The Immortals. Surtout pour le thème de Mortal Kombat ! Ce n’est même pas un plaisir “coupable”, juste un plaisir.
JC : Une compilation des thèmes des films James Bond, surtout pour les chanter dans ma caisse sur le périphérique parisien.
Un disque que vous aimeriez mettre entre les mains d’une version plus jeune de vous ?
Maxime : Plutôt une chanson : « Elegia » de New Order, la chanson du monde d’après.
Antoine : Die Screaming, de Satan’s Satyrs.
JC : Houses of the Unholy de Church of Misery.
Un disque qu’on vous a offert ?
Maxime : Nuova Napoli de Nu Guinea. De la Disco Boogie de Naples.
Antoine : Rendez Vous avec Elvis – 20 Love Songs…
JC : World Energy Blues de Jean-Marie Ecay.
Un disque qu’on devrait vous offrir ?
Maxime : Miraj d’Al-Qasar, qui vient de sortir sur Arabian Fuzz.
Antoine : Il Grande Silenzio d’Ennio Morricone.
JC : La bande originale du film Dawn of the Dead de George Romero.
Le disque que vous écoutez en boucle en ce moment ?
Maxime : When I Have Fears de The Murder Capital, d’ailleurs découvert dans le dernier new Noise. Sur “Green and Blue”, le chant fait penser à la fois à Morrissey et à Ian Curtis !
Antoine : Love it to Death, Alice Cooper.
JC : Encore une B.O., celle du dernier Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood.
Le dernier disque que vous vous êtes procurés ?
Maxime : Hex d’Earth. J’ai toujours aimé leurs ambiances. La reverb qui fait dix milles kilomètres, les grandes plaines qu’évoquent leurs morceaux, le sentiment de solitude qui s’en dégage. L’atmosphère est toujours incroyable !
Antoine : Toys in the Attic d’Aerosmith.
JC : Master of Brutality de Church Of Misery.
Et enfin : team CD, team vinyle, team cassette ou team streaming ?
Maxime : Team CD.
Antoine : Pas de préférences ! Les torrents aussi c’est top.
JC : Dur de choisir… Tout sauf vinyle, parce que si je commence ça va me ruiner ! Ceci dit mes parents en ont conservé beaucoup.
Turkish Delights, le deuxième album de Fátima, est sorti en avril dernier chez Musiko-Eye. Vous pouvez l’écouter ICI.
Interview du groupe à lire dans new Noise #53, en kiosque jusqu’au 5 juillet.
Propos recueillis par Clément Duboscq
La playlist :