
(c) Stefano Marotta
New Noise présente “Chacun Mes Goûts”, une série limitée de discussions où groupes et artistes mis en avant dans nos colonnes nous parlent de leurs disques de chevet. Aujourd’hui, c’est Lennart Bossu, guitariste d’Amenra, Oathbreaker et Living Gate, qui se prête au jeu…
Ton premier disque acheté ou acquis ?
La découverte d’un album de Queen dans la collection de mes parents a vraiment éveillé ma curiosité et donné envie d’en entendre plus. Je crois que leur Greatest Hits II est le premier disque que j’ai acheté moi-même.
Un disque qui te rappelle ton enfance ?
Freddy Quinn, Die Gitarre und Das Meer. Un disque que ma mère écoutait beaucoup. Les paroles étaient souvent écrites du point de vue d’un marin, en réentendre des extraits me ramène immédiatement à cette époque.
Un disque qui t’a donné envie de devenir musicien ?
L’album sans titre des Ramones m’a fait prendre conscience que si la musique pouvait-être aussi simple que ça, je devais tenter le coup.
La question impossible : le meilleur album de tous les temps ?
Effectivement, il est complètement impossible d’y répondre. Il y en a tellement que j’adore. Le premier qui me vient à l’esprit est Gentlemen d’Afghan Whigs.
Ton disque hardcore incontournable ?
Nations On Fire, Burn Again... Un classique belge, un disque énervé avec des chansons pointues et un message très clair et souvent politique. Il m’avait impressionné à l’époque.
Ton disque post metal incontournable ?
Neurosis, The Eye Of Every Storm. Nombre de leurs albums sont géniaux, et certains sont plus fondateurs que celui-ci, mais pour je ne sais quelle raison, c’est celui avec lequel je ressens la plus forte connexion.
Ton disque death metal incontournable ?
Symbolic de Death affiche un vraiment bon équilibre entre férocité et riffing plus mélodique. Son rôle a été très important dans mon ouverture vers des musiques plus extrêmes.
Ton disque d’un artiste ou groupe belge incontournable ?
Incontournable serait un bien grand mot, mais Asteroid 164* de Blindfold est un excellent album qui a eu un impact sur pas mal de membres d’Amenra (NdR : Lennart a été guitariste de Liar, groupe associé à la scène hardcore metal Belge H-8000, tout comme Blindfold). Il est sorti en 1996, et il y a peu de chances que tu le trouves sur les plateformes de streaming, mais je suis sûr qu’il est sur YouTube.
Ton disque d’Amenra préféré ?
Mass IIII est le dernier album qu’Amenra a enregistré avant que je rejoigne le groupe, et pour moi il est synonyme d’un énorme bond en avant, en termes de composition et de diversité de sons. J’aime toujours beaucoup le jouer en concert.
Ton disque d’Oathbreaker préféré ?
Ça serait Rheia, notre album le plus récent. Il nous a mené dans des directions musicales auxquelles je n’aurais même pas rêvé lorsqu’on a commencé le groupe.
Un disque avec ton/ta guitariste préféré•e ?
Le sans-titre de The Smiths. J’admire de nombreux guitaristes, mais Johnny Marr est l’un de ceux au-dessus de la mêlée. Non seulement ses talents d’auteur-compositeur sont étonnants, mais il n’a jamais recours à aucun tour de passe-passe ni à aucun changements d’accords ringards. Quand je regarde des concerts des Smiths, je trouve très impressionnante la façon dont il fait sonner les chansons, même s’il est le seul guitariste et que son son est totalement propre. Le fait qu’il ait développé ce style à un si jeune âge est d’autant plus impressionnant.
Un album d’un autre artiste que tu aurais aimé composer ?
J’espère être un jour capable de faire quelque chose comme le Today’s Active Lifestyles de Polvo. J’aime le son unique de ce disque et la façon dont les guitares sonnent de façon très imprévisible, débordante de vie.
Un disque d’un groupe ou artiste avec qui tu es amis ?
Il y a quelques années, on a effectué une très belle tournée avec Boris, et ils viennent de sortir un nouvel album appelé NO qui a l’air très surprenant et différent de ce à quoi ils nous ont habitué. C’est plus un disque de d-beat. J’aime le fait qu’ils fassent ce qu’ils veulent.
Ta B.O. de film préférée ?
Je n’ai pas vraiment l’habitude d’écouter beaucoup de bandes originales, mais il y a quelques temps j’ai vu You Were Never Really Here (NdR : A Beautiful Day en VF, réalisé par Lynn Ramsey) avec Joaquin Phoenix. Le travail de Johnny Greenwood sur la bande-son m’a vraiment marqué et je l’ai réécouté de nombreuses fois depuis.
Un disque plaisir coupable dont tu as vraiment honte ?
Far Beyond Driven de Pantera n’est pas exactement le plus subtil ni le plus intelligent des albums, mais il est toujours aussi catchy et incite toujours autant au headbang.
Un disque qu’on t’a offert ?
Quand j’avais 15 ans, un type de ma classe m’a filé un sampler d’Earache Records, Earplugged. Une tracklist avec des tonnes de groupes cool comme Entombed, Brutal Truth, Carcass, Godflesh, Napalm Death, etc. Cette compilation m’a vraiment ouvert une porte vers une nouvelle dimension. Alors merci à David pour ça !
Un disque qu’on devrait t’offrir ?
Ça ira pour moi, merci !
Ton dernier disque acheté ou acquis ?
Le dernier que j’ai acheté est Savage Peace, du groupe belge Partisan. Leur batteur jouait dans Oathbreaker (NdR: Ivo Debrabandere), mais ils sonnent plus post-punk. Il vaut définitivement le coup d’oreille.
Le disque que tu écoutes en boucle en ce moment ?
Ultimate Success Today, le nouveau Protomartyr. Il vient de sortir et va probablement rester longtemps en rotation à la casa Bossu.
Et pour finir : team CD’s, team vinyles, team cassettes, ou team streaming ?
Un sain mélange de CD, vinyles et streaming.
Retrouvez Lennart Bossu sur Deathlust, le premier EP du projet death metal Living Gate (avec des membres de Yob, Amenra, Oathbreaker et Wiegedood), sorti en juin dernier. Vous pouvez l’écouter ICI. Interview à lire dans new Noise #54 en kiosque mi-septembre.
Propos recueillis par Clément Duboscq
La playlist :