Report : Download Festival 2017

Par Theo Chapuis et Yannick Blay

Prophets Of Rage (c) Ronan Thenadey

Pour sa deuxième édition en France, le Download Festival se tient à Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne, sur une ancienne base aérienne de l’armée française. Ce week-end, 60 groupes de metal, punk, HxC et affiliés se produisent pour ce festival, véritable réponse du promoteur de concerts Live Nation au succès du Hellfest – qui se tient d’ailleurs la semaine suivante. Au menu : des artistes à guitares bankables comme Green Day, Linkin Park, Blink 182, System Of A Down ; des valeurs sûres comme Mastodon, Gojira, Suicidal Tendencies ou Slayer ; quelques vieilles gloires à la Paradise Lost, quelques surprises comme Skinny Puppy, Nostromo, Dinosaur Jr. ou Carpenter Brut, et surtout, le premier concert sur le territoire national de Prophets Of Rage. Pas de doute, il fallait aller y jeter un œil.

Kvelertak

17 heures, j’approche de la Main Stage. Sur scène, six Norvégiens hirsutes et tatoués jouent avec vigueur ce compromis de punk, de heavy rock et de metal extrême qui fait leur marque de fabrique. Ce n’est encore que le début de la journée au Download Festival, mais il y a déjà une petite foule devant Kvelertak en cette fin d’après-midi. Le groupe qui s’est formé en 2007 déroule ses chansons qui lui ont permis de séduire à tour de bras : « Fossegrim », « Mjød », « Bruane Brenn »…
Le public ondule davantage du bassin qu’il ne headbangue, et au fur et à mesure que les titres s’égrènent, je m’aperçois que les rares contours « black metal » présents sur le premier album du groupe ont quasiment disparu. Devant moi se dresse plutôt un groupe de heavy rock amplifié tout Orange, saupoudré de quelques D-beats… Pas surprenant qu’un des trois guitaristes aille jusqu’à honorer son public du célèbre gimmick « marche en canard » d’Angus Young pendant la chanson « Meir ». La formule Kvelertak fonctionne à merveille sur les titres des deux premiers LP, mais la réaction du public est mitigée lorsque les titres du dernier (et mal-aimé) Nattersferd retentissent. Au point que les Norvégiens ne paraissent pas y croire eux-mêmes.
Comme à son habitude, le sextuor tire finalement sa révérence sur le titre « Kvelertak » pendant que le frontman agite un gigantesque étendard au-dessus des premiers rangs. Une performance loin d’être inoubliable, mais grâce à ses influences variées et son ardeur, le groupe aux titres imprononçables livre un bon set. Pas mieux pour aborder de bonne humeur la suite du programme.

Dinosaur Jr.

Face à la foule enthousiaste massée devant Kvelertak, le contraste est frappant : seules deux à trois cents personnes sont parsemées devant la deuxième grande scène pour assister au show de Dinosaur Jr. Avec des têtes d’affiche telles que Linkin Park, Green Day ou Blink-182, quoi d’étonnant à ce que le trio de rock indé fasse figure de total outsider ? C’est donc devant un parterre largement clairsemé que J Mascis, Lou Barlow et Murph commencent à jouer. Et ils commencent à jouer fort, très fort (comme à leur habitude).
Enfermé par l’arc de cercle formé par trois gigantesques stacks de guitare autour de lui, J Mascis fait honneur à sa réputation d’autiste complet : il ne décrochera ni un sourire, ni presque aucun mot, ni aucun regard vers le public. Le contraste avec les sautillements jouissifs de Lou Barlow ne rend le guitariste chanteur que plus immobile. Côté setlist, peu de surprises : les trois dinosaures passent de « Thumb » à « Feel the Pain », en passant par « Start Choppin » ou la reprise de The Cure « Just Like Heaven ». Mais ils jouent aussi « Watch the Corners » ou « Goin Down », d’albums plus récents.
Assis à 40 mètres de la scène, j’éprouve pourtant presque de la peine pour le trio américain : ici un couple passe 5 minutes à taper un selfie, là cinq étudiants en commerce à lunettes à monture jaune se font tourner un mélange pastis-vodka tiède, pas mal d’autres ont le nez collé à leur smartphone… et je remarque que je suis moi aussi incapable de me concentrer à 100 % sur le groupe. Dinosaur Jr. ne passionne pas. Dur.
Heureusement, ils finissent ce concert mi-figue mi-raisin dans un formidable chaos de larsens qui chatouillent la colonne vertébrale. Or si ça marche sur moi, le public est plus perplexe. Fin. Au loin, on entend la clameur des impatients devant la scène où se produiront Blink-182 pendant une longue heure et demie – et qui n’ont aucun scrupule à entrer sur scène sur le générique de la série à succès Stranger Things, comme un formidable tête-à-queue de culture pop, avant d’entamer « Feeling This ». Je m’esquive discrètement.

Hatebreed

Il faut admettre que c’est donc un peu grâce à Blink-182 si je me retrouve cinq minutes plus tard les deux pieds plantés dans la boue devant la Warbird Stage, en face des bûcherons de Hatebreed. L’énergie de ce groupe qui taille des riffs un peu à la manière dont on abat un épicéa est littéralement impressionnante ; d’ailleurs, malgré leur succès, l’organisation a eu du nez de les faire jouer sous ce petit chapiteau qui a tôt fait de transformer le moshpit en fournaise. Banane aux lèvres, je constate qu’entre les mains de Jamey Jasta et de ses musiciens, chaque titre est un nouveau tube. Pas de doute, Hatebreed reste l’efficacité faite hardcore.

Gojira

Mais c’est déjà l’heure de retrouver le groupe de metal français le plus couronné de succès de ces dix dernières années. Premier constat : là où le public n’était pas réceptif aux titres récents de Kvelertak plus tôt dans la journée, c’est l’inverse qui se produit pour Gojira : ses morceaux des deux ou trois derniers albums font l’unanimité. Il faut dire que le groupe de Bayonne a su renouveler son public tout au long de sa carrière, quitte à s’être presque débarrassé de ses touches death metal. D’ailleurs, à part moi, personne ne semble regretter la quasi-absence de titres de The Link ou de Terra Incognita dans la setlist. Tant pis.
Le fait le plus remarquable reste qu’une marée humaine comparable à celle de Blink-182 acclame Gojira – j’ai du mal à réaliser que peu de temps plus tôt devant cette même scène, trois cents personnes à peine dodelinaient mollement du chef devant Dinosaur Jr. Ce n’est plus à prouver : le public metal est conquis et le nom Gojira brille haut à côté des autres têtes d’affiche ce week-end.
Mais finalement, après un enchaînement de titres plutôt mid-tempo qui font le bonheur des cervicales de mes voisins, le solo de batterie me convainc de me diriger vers Mars Red Sky. Fun fact : Mario Duplantier a lancé 13 baguettes dans le public, le temps d’une heure de set. Oui, j’ai compté.

Mars Red Sky

Je me dirige vers Mars Red Sky ; or le son de Gojira est si fort qu’il faut s’approcher au plus près de la minuscule Spitfire Stage pour entendre le petit poucet stoner psyché par-dessus le son monstrueux de Gojira. C’est un choix, mais le Download l’a fait : le contraste de scènes et de volume sonore entre blockbusters du metal et groupes plus modestes est plutôt saisissant… et largement au désavantage des derniers. Seule une centaine de curieux demeure devant le trio bordelais, dont le set est parasité par le volume de Gojira. Difficile de s’immerger. Dommage. (T.C.)

Skinny Puppy

Pendant que tout le monde se presse vers la Main Stage pour voir les lénifiants Linkin Park, quelques vieux corbacs attendent bien sagement devant la Warbird Stage dans l’attente fébrile des Canadiens, originaires de Vancouver, Skinny Puppy. Il n’y a pas foule, étonnamment (mais c’est loin d’être vide, hein !), juste ce qu’il faut pour mettre l’ambiance. Il faut dire que beaucoup de Français ont préféré faire le déplacement le lendemain à Courtrai en Belgique pour les apprécier à leur plus juste valeur. Sans doute de meilleures conditions en effet qu’un festival et… moins cher ! En tout cas, ce soir-là devant la Warbird Stage, il n’y a que du fan hardcore qui connaît tous les morceaux par cœur ! Nouvelle scénographie toujours très stylée et nouveaux costumes pour les Canadiens electro-goth avec grosses seringues de sang plantées dans le costume d’Ohgr, type camisole de force ou bandages, par un acolyte cornu pour un show toujours très visuel avec force jeux de lumières, le tout un brin grandiloquent. N’oublions pas que Marilyn Manson ou NIN leur doivent beaucoup. Un peu moins mécanique et froide qu’à leurs débuts dans les 80s, la musique de Skinny Puppy est aujourd’hui plus rock indus avec un guitariste (le charismatique Matthew Setzer, ex-London After Midnight) et un batteur, mais les tubes des débuts sont au rendez-vous. « Fascist Jock Itch » avec en illustration visuelle des images subliminales de Marine Le Pen, « Tin Omen », « The Choke », « Worlock » ou « Killing Game » avant de terminer cette heure de set endiablé par leur inoubliable « Assimilate », hit des soirées folles et décadentes et autres bals d’apprentis vampires. Un concert mémorable qui valait le long, très long déplacement en banlieue parisienne et l’hypothèque de sa maison afin de payer les litres de bière frelatée… (Y.B.)

Nostromo

Puis est venue l’heure de la poutre tant attendue. Sur scène, les quatre gentils Suisses de Nostromo se transforment en tornade de metal et de hardcore, chargés à bloc après dix longues années de break. Même s’ils n’ont plus cette jeunesse pendant laquelle ils ont composé le monumental Ecce Lex, leur envie d’en découdre est encore immense.
Déterminé à achever la journée à coup de gnons soniques, le public gave d’énergie le groupe sur scène. Ce n’est qu’après un set rallongé de quelques rappels qu’il libère enfin Nostromo. Beaucoup de kids en sueur et de sourires béats autour de moi. Le Download m’a offert une journée très passive-agressive : après m’avoir malmené avec Blink-182 ou Linkin Park, il m’a finalement congédié après quelques minutes de blasts frénétiques, de riffs supersoniques et de hurlements à s’en péter une veine. Et ce grand moshpit, beau et fraternel… Sans rancune, à demain.

Paradise Lost

Lors de ce second jour de Download Festival, il fait encore plus chaud que la veille. D’ailleurs les nuques et mollets écarlates de mes co-festivaliers servent d’avertissement.
Dans de telles conditions, autant dire que les sombres abysses convoqués par la musique de Paradise Lost se transforment en metal gothique plutôt inoffensif sous l’effet du cagnard de la fin d’après-midi. Cela n’empêche pas Nick Holmes et ses collègues tout de noir vêtus d’exceller à ce jeu et ils déclament leurs titres les moins death metal, pendant qu’il y a bien du monde pour headbanguer une bière tiède à la main sous le soleil de Brétigny.
Rompus aux vicissitudes de programmation (typiquement : faire jouer un groupe de doom gothique dans la chaleur de la demi-journée…), les Anglais ne semblent pas gênés le moins du monde et affichent une bonne humeur tout en décalage avec la gravité de leur musique. Aaron Aedy, le guitariste rythmique, semble positivement ravi d’être là et fixe le public, béat. Le contraste entre sa frimousse réjouie et ses riffs ténébreux est plutôt comique. Mais rassurez-vous, on ne rigole pas longtemps et Paradise Lost réussit sans peine à libérer cette bouffée d’air vicié qui manque à toutes les obscures goules dans mon genre dans ce festival bien trop coloré. Avant ce qui va suivre, un peu de lenteur ne peut être que conseillé.

Slayer (c) Ronan Thenadey

Slayer

Mais bon. Que dire d’un concert de Slayer en 2017 ? Pas grand-chose. Ceux qui les ont vus ces dernières années le savent, les autres s’en doutent : le groupe ne semble plus avoir grand-chose à offrir sur scène. Ce samedi-là, le quatuor a pioché dans les meilleurs titres de son répertoire pour une performance qui rappelle en tout point celle du Hellfest 2016 : poussive.
Et cela, malgré le plaisir immédiat d’entendre les premières notes de « Postmortem », « Born of Fire » ou « Chemical Warfare » glisser tendrement le long des oreilles… car il y a aussi ces gimmicks scéniques vieux de vingt ans et qui commencent à devenir franchement insupportable lorsqu’on a vu Slayer quelques fois (cf. ce sempiternel discours avant les premières notes de « Dead Skin Mask »).
Au fond, le plus triste n’est pas de voir Slayer vieillir, mais de le voir se transformer en groupe de reprises de lui-même. Malgré le fait que les justifications puissent être nombreuses (décès de Jeff Hanneman, départ de Dave Lombardo, tournées incessantes…), le fait est là : Slayer a fini par devenir terriblement chiant en live.

System Of A Down

Malgré le peu de réputation dont jouit System Of A Down chez les mandarins de la critique metal, je n’arrive pas à avoir honte d’apprécier le groupe : qu’on aime ou pas leur son, leur mélange étrange de neo metal, de musique orientale et de pop a fait d’eux une anomalie intéressante de la scène des années 1990.
Or, malgré une setlist pleine de « classiques » qui ravit une foule innombrable, les membres de SOAD ne montrent même pas la moindre tentative de complicité entre eux. Un show plutôt froid qui ne vaut que pour l’enchaînement de chansons racées, rappel aux fans comme aux allergiques de System que même si le quatuor est aujourd’hui une somme d’ego qui ne semblent réconciliables qu’à la vue d’un gros chèque, le talent qu’on lui a prêté n’a rien d’usurpé.
Reste que les années ont passé et que les deux tiers du set me convainquent d’en rester là. Pendant que je me dirige péniblement vers la lointaine gare RER, résonne au loin cette phrase déclamée par Daron Malakian pendant l’un de leurs titres les plus fameux : « You should have never come to Hollywood ». Aujourd’hui, elle a encore plus de sens.

Suicidal Tendencies

Qu’on se le dise, Suicidal Tendencies est l’anti-Slayer : une joie et une envie d’en découdre sur scène les rendent absolument magnétiques, là où les auteurs de « Raining Blood » se sont montrés lisses et distants la veille. Affublés de Dave Lombardo derrière la batterie (qui se permettra un clin d’oeil au mythique break de « Angel of Death » sur le titre « Freedumb »), dopés à la vitamine D de cette fin d’après-midi, Mike Muir, Dean Pleasants et les autres sont galvanisés par une rage folle. Au point qu’il est sérieusement comique de les voir courir d’un côté à l’autre de la scène, tous ensemble plus séparément, dans un bordel anarchique jubilatoire.
Mais là où Suicidal Tendencies prouve sa qualité, ce n’est pas dans cette magnifique setlist, ni dans son talent de bête de scène, ni encore grâce aux discours engagés et positivement inspirants de Mike Muir… Sa force incommensurable, ST la tire du fait que sa fanbase soit aussi transgénérationnelle. Est-ce dû au revival thrash/crossover actuel ? Au fait que ses combats soient intemporels (« Si vous attendez qu’un politicien vienne pour vous sauver ou vous dire comment vivre votre vie, il y a un putain de problème », déclame Mike Muir avant « Freedumb ») ? À mon avis, il n’y a parfois pas d’autre explication que celle-ci : Suicidal Tendencies est un groupe génial, même en 2017. Démerdez-vous avec ça.

Mastodon

À la force brute déployée par les thrashers de Suicidal Tendencies, Mastodon répond arpèges, descentes de fûts, titres qui excèdent les cinq minutes et progressions d’accords compliquées. Bref, s’ils n’étaient pas aussi talentueux, on aurait eu tôt fait de les détester.
Heureusement, le quatuor d’Atlanta sait aussi montrer les crocs. Malgré une setlist riche en titres prog hérités de leur répertoire post-Crack the Skye, il saura satisfaire quelques vieux fans grâce à des bangers comme « The Wolf Is Loose » ou encore la très-rare-sur-scène « Bladecatcher ».
Si c’est l’énergie de nombreux groupes qui fait la différence avec d’autres, chez Mastodon c’est incontestablement la virtuosité et le talent de songwriters qui s’imposent comme ses meilleures qualités : ses titres à tiroirs remplis de sorcières, de monstres aquatiques, de géants et de trolls sont exécutés avec une simplicité et une maîtrise qui s’avèrent de plus en plus déconcertantes à mesure que les années passent. Le groupe devient tout simplement meilleur.
Cerise sur le gâteau : l’ambitieuse et martiale « Mother Puncher », issue du premier album Remission, pour finir le set. Une cerise forte en bouche.

Prophets Of Rage

S’il n’y avait qu’un groupe pour lequel il fallait revenir au Download Festival cette année, c’est sans doute Prophets Of Rage, dont c’était le premier concert sur le sol national (le second en Europe). Comme on pouvait s’en douter, les ex-RATM, DJ Lord, Chuck D et B-Real ont uni leurs forces vers un seul et même objectif : faire remuer cent vingt mille paires de fesses comme si leur vie en dépendait. Dès le début du concert, je comprends qu’il n’y aura que des tubes et le public dans son ensemble a dû le saisir également : quand un océan humain n’ondule pas sous le groove des musiciens, il saute pieds joints et lève son poing comme un seul homme sous les injonctions des MC.
On note l’excellent medley de Cypress Hill et Public Enemy, pendant lequel les deux MC descendent de scène jusqu’à la crash barrière, histoire de vérifier si le premier rang sue bel et bien sang et eau. Pendant quasiment toute la setlist, très majoritairement dominée par des morceaux de Rage Against The Machine, je dois me plier aux règles du pogo qui m’engloutit – alors même que je me trouve à 150 mètres de la scène.

Puis c’est l’hommage attendu à Chris Cornell, pendant lequel Brad Wilk, Tim Commerford et Tom Morello jouent « Like a Stone » d’Audioslave en version instrumentale. « Si vous ne connaissez pas les paroles, priez pour la paix », exhorte le guitariste avant d’attaquer la chanson. Un moment sincèrement émouvant après lequel le public scandera le nom du regretté chanteur de Soundgarden.

Voir Prophets Of Rage en concert, c’est aussi voir un guitar hero : malgré ses chemises décidément douteuses (chacun sa marque de fabrique), Tom Morello est un guitariste littéralement impressionnant, au point qu’il a ses propres séquences d’expression entre les chansons – et que c’est bien plus passionnant qu’un solo de batterie de Gojira.

Nul besoin de s’étendre : il s’agit d’un très bon concert. Le show est très varié et les tubes s’enchaînent sous nos yeux ébahis : « Bombtrack », « Sleep Now in the Fire », « Take the Power Back », « Bullet in Your Head », « How I Could Just Kill a Man », « Prophets of Rage »… Il est évident que le fan service est total. Mais sérieusement, vous êtes venu pour quoi d’autre au Download Festival ? (T.C.)

Mastodon (c) Ronan THenadey

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